| BOURRACHE, subst. fém. A.− BOT. Plante médicinale annuelle, à fleurs bleues, à feuilles velues, de la famille des borraginacées*, et ayant des vertus sudorifiques. Bourrache officinale, sirop de bourrache. La bourrache sert à orner les salades; on ne la cultive dans le potager que pour cet usage (A. Gressent, Le Potager moderne,1863, p. 660);malgré l'escudé et les tisanes de bourrache, Marie est toujours malade (Giono, Colline,1929, p. 105). B.− Argot 1. De la bourrache! ,,Exclamation de l'argot des faubouriens (...) [fondée sur] les propriétés sudorifiques de la borrago officinalis (...) c'est-à-dire : « Tu me fais suer! »`` (A. Delvau, Dict. de la lang. verte, 1867, p. 134). 2. P. méton. Endroit où le voleur transpire beaucoup, d'où Cour d'assises (cf. L. Rigaud, Dict. de l'arg. mod., 1881, p. 57). Prononc. : [bu:ʀaʃ]. Étymol. ET HIST. − 1256 rouchi bourrace [c + e = tš, cf. Gossen, § 38] (Aldebrandin de Sienne, Regime du corps, éd. Landouzy et Pépin, Paris, 1911, p. 46); 1256 bourrache (Id., ibid., p. 164, variante).
Empr. au lat. médiév. borago, borrago attesté dep. le xies. (Constantinus Africanus, Grad., p. 348, 11 dans Mittellat. W. s.v., 1538, 2); le lat. est prob. empr. à l'ar. abûaraq « père de la sueur » nom donné à cette plante pour ses vertus sudorifiques, devenu būaráq par altération pop. D'apr. Arveiller dans Z. rom. Philol., t. 85, pp. 110-113, la forme bourrache est caractéristique des parlers du Nord (où elle est d'abord relevée sous la graphie bourrace) où elle représente une adaptation du lat. borrago, -age y étant rendu par -ache par confusion habituelle des sourdes et des sonores corresp. (v. Gossen, op. cit. et A. Thomas dans sa préf. à l'éd. citée du Regime du corps, p. LXXV). STAT. − Fréq. abs. littér. : 23. BBG. − Hope 1971, p. 166. − Lammens 1890, p. 279. − Sain. Lang. par. 1920, p. 218. − Sigurs 1963/64, p. 456. |