| BOUGRERIE, subst. fém. A.− Vx. Sodomie (cf. bougre A) : 1. − (...) Le marquis de Fronfreyde est (...) un poète et un gentilhomme brocanteur.
− Et un spécialiste de la bougrerie.
− Ça, mon cher, tu n'en sais rien. Il s'est montré très convenable.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Désert de Bièvres, 1937, p. 43. B.− Vieilli. Excès de langage : 2. Puis il se met à parler avec un enthousiasme factice, où je sens sa bougrerie, de l'originalité d'Ibsen dans le Canard sauvage; et il nous parle en éclatant de rire, avec ses gros rires de l'entrepôt des vins...
E. et J. de Goncourt, Journal,1891, p. 71. 3. Envoie moi q.q. journaux bavards en ce qui me concerne. Ça m'amuse de lire ces bougreries. (Lettre à MmeClaire Laurent-Pourrat).
J. Desaymard, Chabrier d'apr. ses lettres,1934, p. 112. PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. − Seule transcr. dans Littré et DG : bou-gre-ri. 2. Forme graph. − Ac. Compl. 1842 et Besch. 1845 écrivent bougrie ou bougrerie; cf. aussi Lar. 19e, s.v. bougrerie : ,,on dit aussi bougrie``. Guérin 1892 donne uniquement bougrie. Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e, s.v. bougrerie : ,,on disait aussi bougrie``. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) xiiies. relig. bogrerie « hérésie » (Li Livres de la loi au Sarrazin, p. 139, Michel. dans Gdf.), graphie attestée jusqu'à ca 1260 dans DG; fin xiiies. bougrerie (Mir. St Eloi, p. 59 dans Gdf. Compl.) − fin xives., Eximines, Liv. des anges, Richel. 1000, fo21adans Gdf. (bougries), repris en 1838 par Ac. Compl. 1842; b) 1540 « sodomie » (Calvin, Epistre contre un cordelier dans Hug.), rare, repris par Ac. Compl. 1842; 2. p. ext. début xviiies. « ce qui n'est pas sensé » (J. de Domfront, p. 5, dans IGLF Techn.).
Dér. de bougre* étymol. 1 et 2; suff. -erie*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 5. |