| BOUCASSIN, subst. masc. A.− Lainage serré et lustré, parfois mêlé de soie, employé en France pour l'habillement et l'ameublement : Cependant elle fit faire un étendard ... Il était d'une grosse toile blanche, dite boucassin ou bougran, et bordé de franges de soie.
A. France, Vie de Jeanne d'Arc,1908, p. 263. B.− Étoffe de coton dont on fait des doublures. Prononc. et Orth. Dernière transcr. dans DG : bou-kà-sin (in = ε
̃). Ac. (1798-1878) uniquement boucassin (cf. aussi Guérin 1892, DG, Pt Lar. 1906, et Rob.). Ac. Compl. 1842 introduit bocassin : ,,boucassin, étoffe de coton``. Besch. 1845 enregistre séparément boucassin (étoffe de coton dont on fait des doublures) et bocassin (étoffes de coton imprimées et brillantes qui se fabriquent en Arménie et en Perse); cf. aussi Quillet 1965. On trouve les 2 formes également dans Lar. 19e(s.v. bocassin : ,,syn. de boucassin``), Littré (s.v. boucassin : ,,À la même origine, il faut rapporter bocassin`` et s.v. bocassin : ,,on écrit aussi boucassin``), Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e(s.v. bocassin : ,,on dit aussi boucassin``). Étymol. et Hist. 1. 1305 bougosi (banc du roi de Chypre dans Ass. Jér., II, 367 cité par R. Arveiller dz Z. rom. Philol., t. 87, pp. 536-537); 2. 1376 boucacin (Inv. de la Sainte-Chapelle dans Gay, s.v. bordat); 1379 boucassin (Inv. de l'égl. du S. Sépulcre de Paris, fo15 voet 16, ibid., s.v.). 1 bougosi est directement empr. au turc bogasǐ
« sorte de futaine » (Arveiller, loc. cit.); 2 empr. au turc par l'intermédiaire du lat. médiév. bocassinus attesté en 1259 (Statuta Eccl. Aquensis, Mss dans Du Cange t. 1, p. 684b). DÉR. Boucassiné, ée, adj.En parlant d'un tissu, fait à la manière du boucassin. Toile boucassinée. Attesté dans la plupart des dict. gén.− Seule transcr. dans Land. 1834 et Littré : bou-ka-si-né, fém. -née. − 1reattest. 1400, mai (Ord. VIII, 387 dans Gdf. Compl.); dér. de boucassin, suff. -é*. BBG. − Höfler (M.). Zum französischen Wortschatz orientalischen Ursprungs. Z. rom. Philol. 1967, t. 83, p. 50. |