| BONDER, verbe trans. [L'obj. désigne un tonneau] A.− Obturer une ouverture au moyen d'une bonde. On peut bonder les foudres [de bière] avec des bondes en bois (E. Boullanger, Malterie, brasserie,1934, p. 483). B.− Remplir un tonneau ou autre récipient jusqu'à la bonde. − P. ext. Bourrer, remplir le plus possible : 1. ... j'emploierais mes loisirs à travailler l'allemand, à dépouiller les deux volumes de la physiologie de Beaunis qui bondaient ma petite malle, ...
P. Bourget, Le Disciple,1889, p. 104. 2. On arrive ainsi à bonder chaque cartouchière sans laisser de vide et à se faire une ceinture qui pèse dans les six kilos.
Barbusse, Le Feu,1916, p. 198. 3. L'abbé Morel me racontait sa conférence sur Picasso, en Sorbonne. Il y projetait de ses œuvres. La jeunesse étudiante, qui bondait l'amphithéâtre, ricanait, trépignait, huait.
Cocteau, La Difficulté d'être,1947, p. 193. ♦ Spéc., MAR. Remplir un navire au maximum de sa charge. PRONONC. : [bɔ
̃de], (je) bonde [bɔ
̃:d]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1483 « boucher un vin » (Joubert, La Vie privée en Anjou, p. 87 dans R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 296), attest. isolée; 2. 1672 mar. « charger un bâtiment autant qu'il est possible » (Revue maritime et coloniale, t. 18, p. 443, oct. 1866 dans Littré Suppl.), attest. isolée; sens relevé par Ac. 1835 et Besch. 1845; av. 1868 sens gén. (D'Houdetot dans Lar. 19e: Les chasseurs reviennent avec des carniers bondés comme des outres).
Dénominatif de bonde*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 9. |