| BOLGE, subst. Fosse, gouffre, caverne. − P. compar. : 1. Voici, en effet, la porte de l'Adrar, l'entrée du cœur même, l'accès au plus intime du soulèvement granitique. Alors l'on est dans le silence et dans la mort. Dans les cirques sombres, semblables aux « bolges » de Dante, pas un arbre, pas un brin d'herbe. Or Zli est dans la plus basse fosse, le lieu par excellence du désespoir et de la terreur.
Psichari, Le Voyage du centurion,1914, p. 72. − P. métaph. : 2. Admirable descente d'Andermatt à Goeschenen, ce matin; j'enfonçais dans un bolge de l'enfer du Dante.
Gide, Journal,1912, p. 361. ♦ Au fig. : 3. Ne pouvant extirper la faute, ne pouvant céder à sa jouissance, tu délires, dans la faute, gardant la faute contre toi, la faute et non pas la femme! − Telle est la bolge au fond de laquelle je suis enfermé.
Jouve, La Scène capitale,1935, p. 92. Étymol. ET HIST. − 1912, supra ex. 2.
Empr. à l'ital. bolgia subst. fém. (plur. bolge) « chacune des fosses circulaires et concentriques constituant le huitième cercle de l'enfer de Dante » attesté au début du xives. (Dante dans Batt.) et au fig. au sens de « lieu où est le mal, où l'on souffre les affres de l'enfer, lieu où règnent la confusion et le désordre » dep. le xves. (L. Pulci ibid.). L'ital. a été emprunté à l'a.fr. bouge « valise, sac » (sens attesté également en ital. 1remoitié du xives., Leggende di Santi, ibid.) v. bouge. STAT. − Fréq. abs. littér. : 1. |