| BOBINETTE, subst. fém. A.− Vieilli. HABITAT RURAL. Pièce de bois mobile, maintenue contre le battant d'une porte par une cheville et qui tombe quand on enlève celle-ci pour ouvrir la porte : 1. Le petit Chaperon-rouge,
Qui fit même des jaloux
Chez les loups,
Et qui, portant sa galette
Chez la bonne mère-grand,
En entrant
Faisait choir la bobinette?
Banville, Les Stalactites,À une petite chanteuse des rues, 1846, p. 294. Rem. Sens attesté dans l'ensemble des dict. généraux. B.− Arg. [P. anal. de forme] 1. Tête, expression de la physionomie. Nom d'une bobinette (E. Labiche, Edgar et sa bonne,1852, I, 7, p. 227): 2. Quelle bobinette! En pipe il ferait peur! il ferait pas vingt sous!
Céline, Mort à crédit,1936, p. 277. 2. Jeu de hasard pratiqué avec trois dés. Taper la bobinette (A. Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 228). Rem. On rencontre dans la docum. la forme bob pour désigner un dé (A. Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 64). Prononc. : [bɔbinεt]. Étymol. ET HIST. − 1. 1696 bobinette « pièce de bois servant à fermer les portes » (Ch. Perrault, Contes, Paris, 1967, p. 114), attest. isolée répertoriée par les dict. dep. Ac. Compl. 1842; 2. p. anal. de forme a) 1881 jeu de dés (L. Rigaud, Dict. de l'arg. mod., p. 45); 1931 jeu de la bobine (E. Chautard, La Vie étrange de l'arg., p. 244); b) 1953 bob « dé », supra; 3. 1852 bobinette « tête, figure », supra.
Dér. de bobine*; suff. -ette*; formes bobine et bob par apocope. STAT. − Fréq. abs. littér. : 4. |