| BLÉSER, BLAISER, verbe intrans. Rare. Parler avec le défaut nommé blésement* : ... [des gandins] qui affectent, dans leur prononciation, de bléser et de zézayer; ...
Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis,1942, p. 184. Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux. Prononc. ET ORTH. : [bleze], (je) blèse [blε:z]. Passy 1914 transcrit [ε] ouvert à la 1resyll. de l'inf. Ac. Compl. 1842 et Besch. 1845, s.v. blaiser, renvoient à bléser. Lar. 19eenregistre la forme blaiser comme synon. de bléser. Pour Guérin 1892, blaiser est une mauvaise graph. pour bléser. Fait partie des verbes qui changent l'[e] fermé du rad. en [ε] ouvert devant syll. muette (blèse) sauf au futur et au cond. (bléserai, bléserais). Étymol. ET HIST. − 1219-1221 « parler avec un vice de prononciation » (Lai Ombre, 930 dans T.-L. : Sachiés qu'ele n'en bleça mie [d'apr. T.-L. : lire blesa; d'apr. Mussafia dans Zur Kritik und Interpretation romanischer Texte, p. 30 dans Sitzungsberichte der philos. hist. Classe der Akad. der Wissenschaften, t. 135, 1897, ele ne bleça mie : elle ne blessa pas, serait une litote signifiant « elle lui témoigna de l'amitié », à rapprocher de Ombre, pp. 716-717); ca 1270 bleser (Baude Fastoul, Congé, Trouv. artés. p. 421 dans Gdf. Compl.) − xives. dans T.-L.; repris au xixes. av. 1832 bléser (M. Garcia, Traité complet de l'art du chant, p. 52); cf. Boiste 1834.
Malgré un hiatus chronol., dér. de l'a. fr. bles, blois, mil. xives. (Gloss. Bibl. nat. lat. 7692 et Conches I dans M. Roques, Rec. gén. des lexiques fr. du Moy. Age, t. 1, 1936, p. 265, 897) lui-même du lat. blaesus « bègue » (Priap. 7, 2 dans TLL s.v., 2026, 82) dés. -er; cf. xiies. bloiseer « id. » Partonopeus de Blois, Richel. 19152, fo165edans Gdf.; 1212-14 blesoier (Frère Angier dans M.-K. Pope, Etude sur la lang. de Frère Angier, Paris, 1903, p. 91). Les formes bléser, blaiser du fr. mod. représentent une réfection d'apr. le latin. STAT. − Fréq. abs. littér. Bléser : 2. |