| BLEUÂTRE, adj. Dont la couleur tire sur le bleu. Couleur, fleur, flamme bleuâtre (Ac. 1878-1932) : 1. Au delà de la ville, des vignes, puis des vignes encore, toute une perspective de collines onduleuses et verdoyantes se prolongeant jusqu'aux grands bois de l'Argonne, dont la ligne bleuâtre et lointaine marquait l'extrême limite de l'horizon.
Theuriet, Le Mariage de Gérard,1875, p. 28. 2. Le visage de Chrysis s'était éclairé peu à peu de cette expression éternelle que la mort dispense aux paupières et aux chevelures des cadavres. Dans la blancheur bleuâtre des joues, quelques veinules azurées donnaient à la tête immobile une apparence de marbre froid.
Louÿs, Aphrodite,1896, p. 229. 3. Je devais être un peu blême; quant à lui, il devint bleuâtre, comme les apoplectiques quand ils pâlissent. Puis il se précipita sur un tiroir, l'ouvrit et sortit un revolver.
G. Duhamel, Confession de Minuit,1920, p. 17. 4. Et, dans le fond, la Seine bleuâtre, des coteaux bleuâtres, une brume bleuâtre, un clocher pointu qui évoque toute la spiritualité française, etc...
Montherlant, Les Lépreuses,1939, p. 1512. − Emploi substantivé. Le bleuâtre d'une grappe de glycine (E. et J. de Goncourt, Journal,1894, p. 693);le bleuâtre d'édifices fantastiques(E. et J. de Goncourt, Journal,1894, p. 678). Prononc. : [bløɑ:tʀ]. Durée mi-longue sur [ø] dans Barbeau-Rodhe 1930. Étymol. ET HIST. − 1493 bleuate (cité dans Delb. Rec. dans DG : Pierres bleuates); 1552 bleuastre (Ch. Estienne, Dict. Latinogallicum, 773a dans Rom. Forsch., t. 32, p. 19); 1669 bleuâtre (Widerhold, Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr., Bâle).
Dér. de bleu* étymol. 1; suff. -âtre*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 775. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 842, b) 1 881; xxes. : a) 1 357, b) 753. DÉR. Bleuâtrement, adv.,néol. d'aut. D'une manière bleuâtre. L'eau bleuâtrement crue des glaciers (Jammes, Correspondance[avec Gide], 1893-1938, p. 34).− 1reattest. 1893-1939 id.; dér. de bleuâtre, suff. -ment2*. |