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BLASON, subst. masc.
A.− Ensemble des pièces formant l'écu héraldique d'un État, une ville, une famille :
1. Les armoiries luisaient comme un astre des nuits d'été, elle les connaissait bien, les lisait couramment, avec leurs mots sonores, elle qui brodait souvent des blasons. Zola, Le Rêve,1888, p. 62.
2. Il admirait la beauté de ces blasons, tous siens, et retrouvait au hasard de ces pages les éléments de généalogies. Queneau, Loin de Rueil,1944, p. 83.
P. métaph. Les épaules de la marquise, largement étalées, sont le blason voluptueux du règne (Zola, Nouveaux contes à Ninon,1874, p. 67).Son régiment (du fantassin) sera toujours / L'unique blason de sa race (G. Nadaud, Chansons,1870, p. 447).
P. méton. La noblesse, la classe sociale qui avait droit au blason :
3. En France, blason et robe s'excluaient presque; le duc de Saint-Simon dit en parlant des magistrats : « Les gens de cet état. » Hugo, L'Homme qui rit,t. 2, 1869, p. 185.
Locutions
Redorer son blason. Relever sa fortune, la mettre en rapport avec le nom que l'on porte :
4. Un grand seigneur [Hogarth − Le Mariage à la mode], ayant besoin de redorer son blason, a bien voulu condescendre à l'union de son fils avec la fille d'un riche alderman de Londres... T. Gautier, Guide de l'amateur au Musée du Louvre,1872, p. 330.
Ternir, salir son blason. Déshonorer son origine par quelque action honteuse ou par quelque mésalliance :
5. ... lord Mewill a mangé la fortune de ses pères en jeux de cartes et de dés, (...) son blason est terni de la vapeur de sa vie débauchée, ... A. Dumas Père, Kean,1836, III, 14, p. 158.
LITT. Pièce de vers à rimes plates (en vogue surtout au xvies.) pour faire l'éloge, la satire, la critique de quelqu'un.
B.− Science des armoiries :
6. Etes-vous si ignorant en blason, comte, que vous ne puissiez reconnaître les armes réunies de deux maisons souveraines?... A. Dumas Père, Henri III et sa cour,1829, IV, 1, p. 176.
7. ... d'un côté, ils affirment bien haut l'ignorance de Shakespeare, (...) − et de l'autre côté, ils exagèrent beaucoup les connaissances en latin, en espagnol, en italien, en français, en droit, en blason, qui auraient été nécessaires à l'auteur de ses pièces. Thibaudet, Réflexions sur la litt.,1936, p. 80.
Prononc. : [blɑzɔ ̃] ou [bla-]. Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930 et Pt Lar. 1968 notent [ɑ] post. (cf. aussi les dict. hist. de Fér. 1768 à DG). Pt Rob. et Warn. 1968 donnent [ɑ] avec la possibilité de prononcer le mot également avec [a] ant. Dub. transcrit uniquement [ɑ]. Fouché Prononc. 1959, p. 85, signale que ,,dans un certain nombre de mots (...) la prononciation hésite actuellement entre [a] et [ɑ], [que] c'est [ɑ] que l'on entend le plus souvent dans blason, gazon, graillon, haillon, masure, [mais que] l'[ɑ] est légèrement moins fréquent dans les dérivés blasonner (-ement), gazonner, graillonner, haillonneux``.
Étymol. ET HIST. − 1. 1160-85 « bouclier » (Chr. de Troyes, G. d'Angleterre, 2766 dans T.-L.) xives. Froissart dans Gdf.; 2. xiies. « partie du bouclier où figurent les armoiries, armoiries figurant sur l'écu » (Raimbert de Paris, Chevalerie Ogier le Danois, 6465 dans T.-L.); 1611 « armoiries » (Cotgr.); 1690 « science des armoiries » (Fur.); 3. 1505 « éloge » (Gringore, Folles Entreprises, I, 26 dans Hug.); id. « blâme, reproche » (Ibid., I, 101, ibid.). Blason et son corresp. a. prov. blezo « bouclier » (xiies. Bertran de Born dans Rayn.), sont d'orig. inc. Plusieurs hyp. ont été émises. DIEZ5, p. 56, EWFS2et Gam. Rom.2, p. 286 rattachent blason à la famille de l'ags. blase, m.h.all. blas « torche enflammée » (Gam. plus exactement à l'a.b.frq. *blãsjan) d'où dériveraient − pour Diez le sens de « gloire, éclat » (attesté au xiiies. par le poète valencien Jaume Febrer) d'où celui de « armoiries rehaussées de couleurs peintes sur le bouclier » − pour EWFS2, celui, premier, d'« armoiries gravées sur le bouclier », à travers le lat. médiév. blazonare « orner le bouclier de personnages », proprement « graver par le procédé du feu ». À l'hyp. de Diez s'oppose le fait que le sens de « bouclier », largement attesté dep. le xiies. semble premier (REW3, FEW t. 1, p. 403); à celle de EWFS2, le fait que le verbe blazonare ne semble attesté, et de manière isolée, qu'au xves. (Menoti [Michel Menot, prédicateur franciscain ✝ 1518] sermones dans Du Cange t. 1, p. 679a) et ne peut donc représenter un sens premier. Pour Brüch, v. bbg., blason est dér. de Blesum, nom lat. de Blois (ville réputée pour la fabrication de ses écus : cf. Girart de Roussillon, 4775 [escuz de Bles]), par suff. -inus, *blésin ayant été altéré pour sa finale d'apr. pennon, gonfanon et pour son rad. d'apr. blasmer et blastengier; à l'encontre de cette hyp., sa trop grande complexité du point de vue morphol. et le fait que Blois n'apparaît pas comme spécialisée au Moyen Âge dans la fabrication de boucliers armoriés (FEW. loc. cit.). Le sens 3 de blason issu de blasonner étymol. 2.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 244. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 438, b) 508; xxes. : a) 325, b) 195.
BBG. − Brüch (J.). Frz. blason. Z. fr. Spr. Lit. 1914, t. 42, p. 101. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 361.