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BISQUER, verbe intrans.
Pop. Avoir du dépit, pester :
1. Mais à peine là : drelin! drelin! « Attends! grognonna ma grisette qui bisquait, on me sonne! − Eh! laisse sonner et qu'elle patiente là-bas, cette princesse de quatre sous que nous n'avons dérangée mie, nous autres! » L. Cladel, Ompdrailles,1879, p. 323.
En bisquer :
2. Au diable tous les poëmes et tous les poëtes qui empêcheraient un fils de se précipiter vers sa mère après huit ans d'absence et d'exil! Il a bien fait. J'en ai bisqué et j'en bisque. Mais je l'approuve. Hugo, Correspondance,1859, p. 310.
Faire bisquer qqn. Le faire enrager :
3. ... vous avez mal compris le sens de ma lettre; je l'ai écrite ainsi pour faire un peu bisquer maman Ati... Flaubert, Correspondance,1843, p. 31.
4. Lui [mon père] si ponctuel, si organisé, il était forcé de regarder à chaque instant l'horloge du passage... Il sortait pour ça sur le pas de la porte... La mère Ussel des « Ouvrages » l'attendait au moment précis... Elle lui faisait alors toc! tic! toc! toc! ... pour le faire bisquer... Céline, Mort à crédit,1936, p. 332.
PRONONC. : [biske], (je) bisque [bisk].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1704-1706 (Scarron, Le Virgile travesty, rev. et corr., Amsterdam, P. Mortier, p. 177), qualifié de ,,point français`` chez J.-F. Michel, Dict. des expr. vicieuses, 1807, de ,,terme d'écolier`` chez E. Molard, Le Mauvais lang. corr., 1810, enfin de ,,mot trivial`` et ,,barbarisme`` chez Desgranges, Pt dict. du peuple [...], 1821 (d'apr. Sain. Lang. par., p. 78). Orig. obsc. Une dér. du prov. bisco « mauvaise humeur », lui-même empr. à une forme dial. ital. (Émilie) biscare « s'emporter », est insuffisamment appuyée par le témoignage de ce dial. Le sens de « chagrin, méchant » du prov. mod. biscaïn laisse entrevoir une dér. sur le rad. de ce dernier (auquel se rattachent cinq autres dér. prov., cf. Alib.), ce qui donnerait crédit à l'hyp. de FEW t. 1, p. 379, qui cite un texte attestant que les Biscayens avaient dès le xviies. une réputation de « canailles ».
STAT. − Fréq. abs. littér. : 18.
BBG. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 173. − Grimaud (F.). Pt gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1968, p. 111. − Pohl (J.). Contribution à l'ét. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, pp. 296-304. − Sain. Lang. par. 1920, p. 78, 79, 477. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 70; t. 2 1972 [1925], p. 298; t. 3 1972 [1930], p. 111, 527.