| BISCOTER, verbe trans. Fam. Lutiner; avoir des privautés avec (une femme) : ... ceste tant robuste pucelle qui ha nom muse, comme bon compaignon et paillard lyrique que estes, tousiours la tabourinez avec engin roide, tousiours la hacquebutez, la gitonnez, la biscotez, la glossotez, par devant, par derrière, en tous accoutremens et langaiges, ...
Flaubert, Correspondance,1852, p. 73. − Emploi pronom. réciproque. Au lieu donc d'y venir ainsi vous biscoter / De façon indécente (Ponchon, La Muse au cabaret,Idylle interrompue, 1920, p. 299). Rem. ,,Embrasser`` dans G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 37; ,,Delesalle traduit sans doute, mal, un emploi moderne de ce mot rabelaisien, comme « j'ai biscoté bien des filles que je payais de mes vingt ans », chez Richepin`` (G. Esnault, Notes complétant le dict. de Delesalle, 1947). ÉTYMOL. ET HIST. − Début xvies. trans. bistoquer « faire l'amour avec une femme » (Serm. joy. d'ung fiancé dans A. de Montaiglon, Recueil de poésies fr. des XVeet XVIes., Paris, 1855, III, 9), forme encore attestée en 1612 (P. Troterel, Les Corrivaux dans Anc. Th. fr., t. 8, p. 285); 1532 biscoter (Rabelais, Pantagruel, éd. Marty-Laveaux, chap. 17 : le diable ne les eust voulu biscoter), rare; qualifié de ,,vieux et inusité`` dep. Land. 1834.
À rapprocher du rouchi biscoter (Hécart) et du norm. (vallée d'Yères) bistoquer, biscoter « id. » (Delb.); empr. au flam. méridional besteken (Gesch., pp. 45-48; Barb. Misc. 4, no3; FEW t. 15, 1, p. 99) proprement « accrocher, fixer qqc. à qqn » d'où « piquer des ornements sur des habits, parer », « faire des cadeaux, fêter ». De « fêter » est issu le sens de « faire la cour à une femme » puis « faire l'amour ». Le -o- de bistoquer fait difficulté; v. Gesch., p. 46 et 48 et FEW, loc. cit.). STAT. − Fréq. abs. littér. : 2. BBG. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 69. |