| BIGAMIE, subst. fém. A.− DR. CANON. 1. Second mariage après un veuvage ou mariage en premières noces avec une veuve. 2. Bigamie spirituelle. Cumul de deux bénéfices ecclésiastiques incompatibles. Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux. B.− DR. CIVIL. État de celui qui a deux femmes légitimes en même temps. Être accusé de bigamie; crime de bigamie : 1. tourterot, lisant. − « M. le docteur Césarius a l'honneur de vous faire part de son mariage avec mademoiselle de Follembuche! ... » Hein! eh bien, j'en apprends de belles! (...)
poupardin. − C'est de la bigamie!
gellinotte. − C'est de la polygamie!
E. Labiche, Deux papas très bien,1846, I, 14, p. 420. − Rare. [En parlant d'une femme qui a deux époux] :
2. [Le Comte :] − (...) On ne peut être à la fois l'épouse d'un homme et celle de Jésus-Christ, il y aurait bigamie : il faut savoir opter entre un mari et un couvent.
Balzac, Une Double famille,1830, p. 294. − P. ext. Homme marié qui a une concubine : 3. La beauté virile de MmeCibot, sa vivacité, son esprit de la halle, avaient été l'objet des remarques du brocanteur, qui voulait faire d'elle sa concubine en l'enlevant à Cibot, espèce de bigamie beaucoup plus commune qu'on ne le pense, à Paris, dans les classes inférieures.
Balzac, Le Cousin Pons,1847, p. 202. Prononc. : [bigami]. Étymol. et Hist. 1. 1370 « état de celui qui a contracté un second mariage » (J. Le Fèvre, Li Lamentations de Matheolus, I, 103, dans T.-L.); ca 1450 « état de celui qui a simultanément deux femmes » (Le Mistere du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, t. 1, vers 3351); 2. 1690 p. anal. bigamie spirituelle (Fur.). Empr. au lat. médiév. bigamia « état d'un homme qui a deux épouses en même temps » 1076-1100 (Bernold. Const., Libell. III, 13, p. 74, 6 dans Mittellat. W. s.v., 1476, 20); au sens de « remariage d'un homme » 1243-48 (Albert Le Grand, Sacram., 255, ibid., 1476, 27). Fréq. abs. littér. : 9. |