| BESAIGUË, subst. fém. A.− Arme offensive du Moyen Âge en forme de serpe ou de hache à deux taillants opposés. − Emploi adj. : 1. Tu gis dans cette toile d'araignée, par
Ce meurtre infâme tu meurs,
Hélas! Ô sur ce lit barbare
Périssant par un lâche coup
De la main qui tient la hache besaiguë.
Claudel, Agamemnon trad. d'Eschyle,1896, p. 907. Rem. Dans cet emploi le mot semble un calque du grec α
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φ
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ς ou δ
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μ
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ς « à double tranchant ». B.− P. anal., CHARPENT. Outil de fer taillant par les deux bouts dont l'un a la forme d'un oiseau et l'autre celle d'un bec d'âne : 2. Haches de différentes grandeurs, et herminettes, 2000. Ciseaux et gouges de menuisier, 2500. Besaiguës de charpentier, 50. Masses et marteaux de fer, 700.
Voyage de La Pérouse,t. 1, 1797, p. 241. Rem. Le mot désigne également un marteau de vitrier dont le côté opposé à la masse s'allonge en pointe. Prononc. et Orth. : [bəzεgy]. Longueur et demi-longueur pour [ε] dans Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930 respectivement. Le tréma a pour fonction d'indiquer la nature de u, ici voyelle et non élément d'un graphème gu. Étymol. et Hist. 1. 1160 « outil de charpentier » (Wace, Rou, éd. Andresen, III, 6535 dans T.-L. : Li charpentier ... Granz coignïes en lor cols tindrent, Dolëures e besagües Orent a lor costez pendües); 2. av. 1188 « arme » (Partonopeus de Blois, éd. Crapelet, 2966, ibid. : Et d'autre part sa biesagüe Et sa mesericorde a çainte); 3. 1752 « marteau de vitrier » (Trév.). Du lat. [ascia] bisacuta « (doloire) à deux tranchants », bisacuta étant attesté comme subst. fém. en lat. médiév. au sens de « hache » (ixe, xes. Fundatio monasterii Werthinensis, app. p. 168, 95 dans Mittellat. W. s.v., 1486, 56); pour le développement phon. v. aigu; v. aussi bisaiguë. Fréq. abs. littér. : 4. |