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BERGERIE, subst. fém.
A.− Domaine de l'habitat.
1. Habitat animal
a) Bâtiment où l'on abrite les bêtes ovines. Les cases, les crèches d'une bergerie (Rob.):
1. ... marchant avec précaution, il alla ouvrir la porte de l'étable, celle de l'écurie, celle de la bergerie, celle du toit à porcs... R. Bazin, Le Blé qui lève,1907, p. 250.
P. métaph. La bergerie céleste (A. France, Thaïs,1890, p. 154);cette bergerie de bateaux (J. et J. Tharaud, Paris-Saïgon dans l'azur,1932, p. 60);ramener (qqn) à la bergerie (Sartre, La Nausée,1938, p. 116).
Loc. proverbiale et fam. Enfermer le loup dans la bergerie. ,,Mettre, laisser quelqu'un dans un lieu, dans un poste où il peut faire aisément beaucoup de mal`` (Ac. 1835-1932). Spéc. ,,Laisser, sans s'en douter, un amoureux auprès de celle qu'on essayait de soustraire à ses poursuites`` (DG). ,,Laisser fermer une plaie avant qu'il en soit temps, ou faire rentrer un mal qu'il fallait attirer au dehors`` (Ac. 1835, 1878).
b) P. méton. Troupeau de moutons. Une nombreuse bergerie. Les bergeries sont d'une grande ressource dans la ferme (Lar. 19e) :
2. Quand au mouton bêlant la sombre boucherie Ouvre ses cavernes de mort, Pâtres, chiens et moutons, toute la bergerie Ne s'informe plus de son sort. Chénier, Ïambes,Hymne, 1794, p. 273.
2. P. anal., habitat humain
a) [Le plus souvent pour désigner une maison placée sous la conduite de qqn, tant pour le temporel que pour le spirituel] :
3. ... cela m'a paru touchant que mon nom ait un sens pour ce jeune troupeau aujourd'hui trente-cinq fois renouvelé dans la bergerie où j'ai eu douze ans [la Malgrange]. Barrès, Mes cahiers,t. 7, 1909, p. 319.
b) COMM. ,,Ensemble des meubles constituant les comptoirs de vente, à l'intérieur duquel se tient la vendeuse d'un grand magasin. (Rob. Suppl. 1970) ,,Les meubles de la bergerie comme ceux de la gondole sont compartimentés pour recevoir la marchandise`` (Rob. Suppl.1970);(cf. aussi La Femme au travail, 1936).
B.− Domaine artistique
1. LITT., au plur., plus rarement au sing., vx. Pièce de poésie, de chant, de théâtre, récit ayant pour thème les amours des bergers. Les bergeries de Racan (cf. bergerade B et bergerette B 1) :
4. Il n'avait vu jusque-là les gens du peuple français qu'à travers les romans naturalistes et les théories des petits hommes de lettres contemporains, qui, au rebours de ceux du siècle des bergeries et de la Révolution, aimaient à se représenter l'homme de la nature comme un animal vicieux, afin de légitimer leurs propres vices... R. Rolland, Jean-Christophe,La Foire sur la place, 1908, p. 812.
P. ext., au sing., souvent péj. Genre littéraire propre à ce type d'œuvres, style (mièvre et fade) habituel dans la poésie pastorale; ,,morceau écrit dans ce style`` (Lar. 19e-20e) :
5. Tandis que la tragédie rougissait les rues, la bergerie florissait au théâtre; il n'était question que d'innocents pasteurs et de virginales pastourelles... Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 370.
P. méton., iron. Conduite imitant les bergers des pastorales; passion empreinte de candeur et de niaiserie :
6. saverny, riant. − Mais, pasquedieu, c'est de la bergerie que ces amitiés-là! Hugo, Marion Delorme,1831, p. 178.
2. ARTS PLASTIQUES. Scène galante où des bergers et des bergères tiennent les principaux rôles. Les bergeries de Watteau (cf. bergerade A) :
7. Au cours du xviiiesiècle, on les distingue aisément [Lancret, Pater] parmi les autres peintres de fêtes galantes et de bergeries. L. Hourticq, Hist. gén. de l'Art,La France, 1914, p. 257.
P. méton., domaine des arts décoratifs.Tapisserie, tenture, etc., représentant une telle scène (cf. Lar. 20e, Lar. encyclop.).
PRONONC. : [bε ʀ ʒ ə ʀi].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 3etiers xiies. « activité du berger » (Hist. Joseph, 170 dans T.-L.) − 1375 Bon Berger, ibid.; 2. ca 1220 « endroit où logent les moutons » (G. de Coincy, Mir. Vierge, 223, 466, ibid.); 3. 1548 « poésie dont le thème est les amours de bergers » (T. Sebillet, Art poetique francoys; éd. Gaiffe, 1910, p. 160, 161). Dér. de berger*; suff. -ie*; à rapprocher du lat. médiév. bergaria attesté au sens 2 dès 1082 (Du Cange t. 1, p. 638a).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 179.