| BERGAMASQUE, adj. et subst. A.− Adjectif 1. Qui se rapporte, qui est propre à la province ou à la ville de Bergame ou à ses habitants. Nous avons pu admirer deux jolies bourgeoises bergamasques qui portaient corset (V. Larbaud, Jaune, bleu, blanc,1927, p. 135): 1. Quand Arlequin quitta la scène bergamasque pour la française, de balourd il devint bel esprit.
Proust, Les Plaisirs et les jours,1896, p. 97. 2. Qui présente ou rappelle la fantaisie et la légèreté de la danse et des airs de danse autrefois en usage dans cette province (cf. mus. infra) : 2. Où est le critérium qui nous permettrait de distinguer (...), entre la fête galante chez Watteau et la fête galante chez ses imitateurs, Lancret ou Pater? C'est à peine si, (...), une sorte d'aérienne fantaisie permettraient d'authentifier le génie bergamasque de Watteau.
Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 82. B.− Substantif 1. Celui, celle qui habite la province ou la ville de Bergame ou qui en est originaire. 2. LING. Le bergamasque. Dialecte de la province de Bergame : 3. ... ce poète-prosateur écrit dans une langue impossible. Tous ses personnages parlent un dialecte différent : l'un le vénitien, l'autre le bolonais, un autre le padouan, un autre le bergamasque, un autre l'ancônais.
G. Sand, Correspondance,t. 4, 1812-76, p. 184. 3. CHORÉGR., MUS. Danse et air de danse originaire de Bergame : 4. Les plages du Danube, celles des lacs au nord de Berlin, celles de Chicago elles-mêmes, ne sont rien à côté de ce mardi-gras en costume de bains, où les masques et les bergamasques sont remplacés par des appareils à sous, ...
Morand, New-York,1930, p. 72. PRONONC. ET ORTH. : [bε
ʀgamask]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1549 adj. (Rabelais, La Sciomachie, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 412 : ... et au banquet que mon Seigneur Reuerendissime Cardinal d'Armignac auoit fait au parauant en auoit esté iouée vne [comédie], laquelle plus facha que ne pleut aux assistans, [...] à cause de sa longueur et mines Bergamasques assez fades); 2. ca 1580 subst. « lang. de Bergame » (Montaigne, Essais, I, 26 : De l'institution des enfants, éd. Motheau-Jouaust, t. 2, p. 60 dans Romania, t. 51, p. 35 : De ma part, ie tiens, et Socrates l'ordonne, que qui a dans l'esprit une vifve imagination et claire, il la produira, soit en bergamasque, soit par mines, s'il est muet); 3. 1867 subst. chorégr. (Lar. 19e).
Empr. à l'ital. bergamasco(-a) (Sain. Lang. Rab., t. 1, p. 142; DEI) dér. du topon. Bergamo (suff. -asco, -asque*) et attesté au sens 1 dep. 1301-13 (Dante, Enfer, 20-71 dans Batt.), au sens 2 dep. 1618 (Bracciolini I-13-20, ibid.) cf. 1688 (Note al Mantille, 7-23, ibid. : Il nome [di bergamasca] è tratto dalla città di Bergamo, e il ballo è composto sopra una canzona, che si dice la Bergamasca, che si cantava tempo fa, introdotta forse da qualche Zanni, che in commedia rappresenta un servo ridicolo di quella città). STAT. − Fréq. abs. littér. : 16. |