| BATTAGE, subst. masc. A.− Peu usité. Action de battre : 1. − Écoutez, les enfants qui pleurent ce n'est pas gai...
− Rose est faignante...
De là une dissertation sur la façon de « corriger » les enfants; le battage des enfants étant assimilé à une nécessité domestique, telle que le battage des tapis.
Frapié, La Maternelle,1904, p. 260. − Au fig. Publicité excessive et tapageuse qui se fait autour d'un événement, d'une personne ou d'une chose : 2. Dans ce temps-là la médecine ne faisait pas de réclame, elle guérissait. Pas de battage, des actes.
A. Arnoux, Paris-sur-Seine,1939, p. 172. ♦ Arg. Mensonge : 3. Non! tout ça, c'est du battage. Le prince Victor ne marchera pas. Nous non plus. (Joinville).
Bruant1901, p. 315. B.− TECHNOLOGIE 1. AGRIC. Opération qui consiste à battre les céréales pour séparer le grain de l'épi. Battage au fléau, battage mécanique; frais de battage : 4. Tandis que sa mère s'éloignait, elle ramassa son fléau et se remit au travail. Le battage continua, régulier, à la même cadence sûre et monotone. Mais le bruit alterné des fléaux sur la terre battue ne comblait pas le silence gêné qui séparait le père et la fille.
Aymé, La Jument verte,1933, p. 180. 2. P. ext. Procédé de transformation d'une matière première, à laquelle on fait subir des chocs successifs. Battage de la laine, du fil, de la pâte, de la poudre, du cuir, de l'or : 5. Le fer cède à certains degrés de battage ou de pression réitérée; ses impénétrables molécules, purifiées par l'homme et rendues homogènes, se désagrègent; et, sans être en fusion, le métal n'a plus la même vertu de résistance.
Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 515. − En partic. Synon. de barattage : 6. Quand (...) le lait est destiné (...) à la fabrication du beurre, la laiterie doit renfermer les appareils et ustensiles nécessaires aux opérations suivantes 1ole crémage, 2ol'écrémage, 3ole battage ou barattage, 4ole délaitage et le travail du beurre.
A.-F. Pouriau, La Laiterie,1895. PRONONC. : [bata:ʒ]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1329 agric. « opération qui consiste à séparer de l'épi ou de la tige les graines de certaines plantes » (J. Richard, Thierry d'Hireçon, 14 dans R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 138 : Pour le battage de IIIIeLII. mencaus de blé des blés de loge qui furent batu a xxvo) − xves. dans Gdf. Compl.; repris au xviiies. 1751, Encyclop. t. 2; b) 1847 technol. « opération consistant à réduire les métaux en feuilles d'une extrême ténuité au moyen d'un marteau » (Balzac, supra, ex. 5); 2. 1849 arg. (Le Jargon de l'arg. réformé dans Sain. Sources arg. t. 1, p. 201 : Battage, menée astucieuse); d'où 1901 (Bruant, p. 386 : Réclame. Battage ... [s'emploie en mauvaise part]).
Dér. du rad. de battre*; suff. -age*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 34. BBG. − Gall. 1955, p. XXV. − Sain. Lang. par. 1920, p. 104, 251. |