| BARQUEROLLE, subst. fém. Petite embarcation dépourvue de mât et n'allant généralement pas en haute mer : 1. Quoi de plus gracieux que tant de barquerolles Qui font flotter au vent leurs minces banderoles...!
A. Pommier, Océanides et fantaisies,1839, p. 35. 2. Laurent Télice était récemment venu ... sur une barquerolle pavoisée, remontant le fleuve...
G. Kahn, Le Conte de l'or et du silence,1898, p. 228. Prononc. ET ORTH. : [baʀkə
ʀ
ɔl]. Besch. 1845 a pour vedette barquerolle ou barcarolle. Étymol. ET HIST. − 1. Av. 1544 (?) barquerol(l)e « conducteur d'une petite barque, d'une gondole » (Des Periers, Nouv. Récr., 104 dans Hug. : [L'Italien] se fait mettre à bord par le barquerolle, auquel il avoit donné le mot du guet); 1556 (Léon, Descr. de l'Afr., I, 206, ibid.); 2. 1562 barquerolle « petite barque » (Du Pinet, trad. de Pline, VII, 57 dans Gdf. : Des barques et barquerolles on en donne l'honneur aux Pheniciens).
Empr. à l'ital. barcheruolo (Vidos, p. 238; Wind, p. 134; Kohlm., p. 31; sans précision de la forme de l'étymon : Brunot t. 6, p. 1236), forme anc. de barcaruolo (v. barcarol(e) et barcarolle), attesté au sens de « conducteur de barque » dep. le xvies. (Pier Francesco Giambullari [1495-1555] Stor. d'Europa, 3, 58 dans Vidos, loc. cit.) et de « petite barque » (E. Cellini [1500-1571], Vita, 1, 221, ibid.). L'ital. barcheruolo masc., dér. de barca (barque*), a été adapté en fr. sous une forme fém. sans doute due à l'action de barque. Le m. fr. utilisait plus fréquemment des dér. autochtones barquerot(te) au sens 2 et barquerot au sens 1 (v. Hug.). Étant donnée l'époque de l'apparition du mot fr., le cont. ital. de l'attest. de Des Periers et le fait que le texte de Leone Africano est une trad. de l'ital. (Vidos, loc. cit.), l'hyp. d'une orig. ital. est préférable à celle d'une dér. de barque* par suff. -erole (FEW t. 1, p. 251a) d'autant que ce suff. est relativement rare (Nyrop t. 3, § 397). |