| BARINE, subst. masc. HIST. Seigneur, en Russie, à l'époque des tsars : 1. − « Les moujiks? Ils ont bien fait un peu d'agitation dans leurs villages, envahi les domaines seigneuriaux, brûlé, par-ci, par-là, un château de barine. Entendu! Mais qui est-ce qui a accepté de marcher contre les ouvriers? Les moujiks! »
R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 62. 2. foka. − Eh bien, barine, tu ne m'appelles plus frère? Tu es refroidi?
kaliayev. − Non. J'ai tué moi aussi.
Camus, Les Justes,1950, p. 359. Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. 2. Les dict. ne signalent que l'emploi masc. de ce mot. J. Richepin l'emploie au fém. au sens de « princesse russe » : ,,Je ne veux plus que tu voies la barine`` (Les Morts bizarres, 1883, p. 127). Étymol. et Hist. 1858-67 (T. Gautier, Voyages en Russie, 248, éd. 1882 dans Quem. : Quoique ce soit le vêtement des moujiks, les barines n'hésitent pas à le prendre en ces circonstances). Empr. au russe barin « seigneur », contraction de bojarin « noble, seigneur » (boyard*), Vasmer, Russisches etymologisches Wörterbuch, Heidelberg, 1953, p. 56. Fréq. abs. littér. : 14. BBG. − Nigra (C.). Metatesi. Z. rom. Philol. 1904, t. 28, p. 6. |