| BARDIT, subst. masc. Chant de guerre des anciens peuples germaniques : 1. Nous n'avons plus les Bardits que fit recueillir Charlemagne; il ne nous reste qu'une ode en l'honneur de la victoire que Louis (...) remporte en 881 sur les Normands...
Chateaubriand, Ét. hist.,1831, p. VI. − P. ext. Chant composé par des bardes : 2. Et je ne crois pas m'aventurer beaucoup en disant que si M. Renan fût demeuré dans sa ville natale, et s'il eût écrit en langue bretonne, tout naturellement il eût composé des bardits dans la tradition de ces poètes celtiques dont il a dit que personne ne les égala « pour les sons pénétrants qui vont au cœur ».
P. Bourget, Essais de psychol. contemp.,1883, p. 39. Prononc. : [baʀdi], également [baʀdit]. La forme en [-t] est recommandée par Ac. 1835 (et 1878), Land. 1834, Besch. 1845, Littré, Guérin 1892, DG et Barbeau-Rodhe 1930 (en concurrence avec [-i]. Mart. Comment prononce 1913, p. 327 indique à ce sujet : ,,Après i, le t sonne encore presque toujours dans les mots latins en -itus et -itum : coït, introït, obit, bardit, aconit, rit (même mot que site), prétérit, prurit et transit; mais on a cessé généralement de le prononcer dans subit aussi bien que dans gratuit.`` Étymol. et Hist. 1644 hist. (Harlay, Trad. de Tacite, Sur les mœurs des Germ., 3 dans Trév. : Ils chantent en allant au combat. Ils ont encore parmi eux certains vers par le récit desquels − nommé bardit en leur langue − ils s'échauffent le courage, & de leur propre chant ils tirent un augure du succès du combat à venir). Empr. au lat. barditus « id. » (Tacite, Germ. 3 dans TLL s.v., 1750, 82); mot germ. d'orig. obsc. Un rapprochement avec le lat. bardus, barde* (Ern.-Meillet, s.v. bardus) fait difficulté en raison de l'orig. gaul. certaine de ce dernier mot. L'hyp. d'une altération de barritus « barrissement » (EWFS2) est peu vraisemblable étant donné l'orig. germ. de barditus et dans la mesure où barritus est attesté postérieurement (Apulée); de plus, par dérivation du sens de « barrissement », barritus désigne seulement le cri de guerre (Végèce, Mil., 3, 18 dans TLL s.v., 1757, 3), v. barrit et se présenterait plutôt comme une altération de barditus d'apr. barrire « barrir » (Walde-Hofm., s.v. barrus); v. aussi Der kleine Pauly, s.v. baritus et Kluge20, s.v. Bardiet. Fréq. abs. littér. : 5. |