| BANJO, subst. masc. Instrument à cordes pincées, proche de la guitare, formé d'un long manche et d'une caisse ronde tendue de peau : Cet Anglais dont je vous parlais, nous l'avions rencontré pendant notre premier été de vacances, à Biarritz. Il avait amusé Odile en lui donnant des leçons de banjo, qui était alors un instrument nouveau, et en lui chantant des chansons nègres.
Maurois, Climats,1928, p. 76. Prononc. et Orth. : [bɑ
̃
ʒo] ou [bɑ
̃dʒo]. Barbeau-Rodhe 1930, Dub. et Warn. 1968 donnent uniquement la 1retranscr.; Pt Rob. et Pt Lar. 1968 admettent les 2 possibilités de prononcer le mot. Noter la durée mi-longue pour la 1resyll. dans Barbeau-Rodhe 1930. Au plur. des banjos (cf. Rob.). Étymol. et Hist. 1858 (O. Comettant, Trois Ans aux États-Unis, 2eéd., p. 49 : La scène, où les acteurs nègres arrivent au nombre de dix ou douze, a la forme du fer à cheval. Les fils de Cham s'avancent [...] munis chacun, soit d'un violon, soit d'une guitare, soit d'un banjo, sorte de guitare à long manche, d'un timbre grave, à la fois mélancolique et gai). Empr. à l'anglo-amér. banjo (Bonn.; Mack. t. 1, p. 221; FEW t. 18, p. 15), terme du vocab. des chanteurs noirs américains qui chantaient leurs chansons en public en s'accompagnant de cet instrument, attesté au même sens dep. 1764 sous la forme banschaw [langue nègre de l'Inde orientale] (DAE), dep. 1774 sous la forme banjo (Cresswell, Journal, 30, ibid.). Banjo est d'orig. obsc. Selon FEW t. 18, p. 15, le terme, prob. empr. au gr. π
α
ν
δ
ο
υ
̃
ρ
α, π
α
ν
δ
ο
υ
́
ρ
α « luth à trois cordes » (iies. av. J.-C. (?) Poll. 4. 60 dans Liddell-Scott) par les arabes, a été introduit par eux en Afrique occidentale et de là importé aux États-Unis. Les formes du type banjor relevé en anglo-amér. en 1775 (Adair, Indians dans DAE) sont certainement influencées par l'angl. bandore (1591-1883 dans NED), lui-même prob. empr. aux lang. esp. bandurria (xives. dans Cor.) qui ont adapté le b. lat. pandurium terme de mus. (Cassiod., Psalm., 141, 1 dans Forc.), pandorium (Isid., 3, Orig., 20, ibid.) lui-même empr. au dimin. gr. π
α
ν
δ
ο
υ
́
ρ
ι
ο
ν (Hesychius dans Liddell-Scott); v. aussi pandore et mandoline. Fréq. abs. littér. : 13. BBG. − Behrens Engl. 1927, p. 69. |