| BANIAN, subst. masc. Habitant de l'Inde, de religion brahmanique et s'adonnant au commerce : 1. Pendant mon séjour dans cette contrée délicieuse, je visitais souvent (...) l'atelier d'un riche banian, où se fabriquait alors un schall d'un travail admirable, ...
Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 2, 1812, p. 306. − Par paronomase (cf. étymol.), BOT. Figuier de l'Inde dont les branches produisent des racines qui descendent jusqu'au sol et donnent de nouveaux arbres. Synon. arbre des banians ou figuier des banians : 2. ... il y en avait là d'énormes, de ces chênes de notre Sud-Ouest, si lents à se développer mais qui, avec les siècles, finissent par s'arrondir à la manière des banians hindous.
P. Loti, Prime jeunesse,1919, p. 98. Prononc. et Orth. : [banjɑ
̃]. Gattel 1841 et Nod. 1844 enregistrent la vedette au plur. Besch. 1845 signale pour le terme qui désigne l'arbre : ,,Les Persans l'appellent : lul. Nous l'appelons aussi figuier des Banians.`` Lar. 19eet Nouv. Lar. ill. ainsi que Guérin 1892 indiquent l'expr. arbre des banians. Pour le terme qui désigne la secte, Nouv. Lar. ill. admet banian ou baniah. Orth. banyan dans Privat-Foc. 1830; cf. aussi Claudel, Partage de midi, 1reversion, 1906, III, p. 1036. Étymol. et Hist. 1. 1575 bancani « membre d'une secte brahmanique qui se distingue par ses aptitudes commerciales » (Belleforest, Cosmographie universelle, II, col. 1565 et 1711 dans Arv., p. 86 : Le second ranc des gentils Guzerats sont nommez Bancani, et ce sont ceux qui se meslent du trafic, et de la marchandise); 1581 baneane (Osorio da Fonseca et Lopez de Castanheda, Histoire du Portugal, mise en François par S.G.S., p. 159 dans König, p. 27 : Il y a une autre sorte de religieux [...] appelez Baneanes); 1611 banian (Pyrard de Laval, Disc. des Voy. des Français aux Indes Or., p. 159, ibid.); 2. 1663 arbre Bannian « figuier de l'Inde » (Rel. du Voy. de Perse et des Indes Or., trad. de l'Angl. de Th. Herbert p. M. de Wicquefort, p. 202, ibid., p. 28); 1842 banian (V. Hugo, Le Rhin, p. 212 : il reconnut le banian et le baobab). I est empr. au port. banean, banian « id. », attesté dep. 1516 (Duarte Barbosa, Livro, p. 267 dans Dalg t. 1 : Ha nesto regno [de Guzarate] outra sorte de Gentios, que chamam Bramanes [leia − se Baneanes], e saom muy grandes mercadores e tratantes), la forme insolite de la 1reattest. fr. étant due au fait que Belleforest utilise l'ouvrage de Barbosa à travers l'adaptation ital. de ce récit par Ramusio (v. Arv., pp. 86-88). Le port. est lui-même empr. au tamoul vāniyan « commerçant », dér. du skr. vānij « id. » (FEW t. 20, pp. 112-113 : König, pp. 27-28); 2 est empr. à l'angl. banian tree ou tree of the banians (l'angl. banian étant lui-même empr. au port.), ce nom venant de ce que les commerçants hindous (ou banians) s'étaient installés à l'ombre de ces arbres dans le Golfe Persique. L'angl. banian tree est attesté dep. 1634 (Sir T. Herbert, A relation of some years travaile begunne anno 1626; into Afrique and the greater Asia, t. 2, p. 122 dans NED). Fréq. abs. littér. : 16. BBG. − Arv. 1963, pp. 86-88. − Boulan 1934, p. 99. − König 1939, pp. 27-28. |