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BALLOT, subst. masc.
A.− Petite balle de marchandises ou de vêtements et, p. ext., colis emballé :
1. ... les muletiers réunissaient les ballots, ils les couvraient de cordes, et commençaient à charger les bêtes. Gobineau, Nouvelles asiatiques,La Vie de voyage, 1876, p. 304.
2. C'était Léopold Baillard, vêtu de pauvres vêtements laïques et portant au bout d'un bâton, sur son épaule, un maigre ballot noué dans une serviette. Barrès, La Colline inspirée,1913, p. 240.
SYNT. Énorme, gros, maigre, volumineux ballot; un ballot d'avoine, de café, de coton, de couvertures, de drap, d'étoffes, de foin, de fourrures, de laine, de linge sale, de tabac, de vieux vêtements; un ballot de brochures, de dossiers, d'imprimés, de livres, de papier; une pile de ballots; livrer, porter un ballot sur son dos; débarquer, décharger, embarquer, hisser les ballots.
♦ Faire son ballot. Partir.
B.− Au fig., fam.
1. Vieilli. [En parlant d'une chose] Le point, l'objet qui est propre à quelqu'un :
3. On dit prov. fig. et fam. voilà votre vrai ballot, pour dire voilà ce qu'il vous faut, ce qui vous convient. J.-F. Rolland, Dict. du mauvais lang.,1813, p. 16.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixesiècle.
2. P. anal., pop. [En parlant d'une pers.] Lourdaud, imbécile :
4. − « Et qu'est-ce que tu veux faire d'autre, ballot? Attendre les gendarmes? Te faire fusiller, comme un imbécile? » R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 605.
5. − C'est un ballot [François], grogna Mignollet [à Pitaine], une petite tête. Il va se faire cueillir tout de suite comme une fleur... Genevoix, L'Aventure est en nous,1952, p. 181.
− Loc. Tas de ballots! traiter qqn de ballot, rester là comme un ballot. Au bout du quai les ballots. ,,À l'écart les imbéciles`` (Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]). Avoir tout du ballot. ,,Être un parfait sot`` (Esn. Poilu 1919).
− Emploi adj. :
6. − Moi, j'trouve ça ballot, fit Lemoine de sa voix bonasse. C'est des trucs qui se gardent... Si on brûlait les papelards de mes vieux pour les terres, j'l'aurais à la caille. Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 15.
PRONONC. ET ORTH. : [balo]. Passy 1914 donne également la possibilité de prononcer la finale avec [ɔ] ouvert (cf. abricot). Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. balot avec un seul l.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1406 balot « petite balle de marchandises » (Comptes de l'année 1406, Arch. S.-Infér., série 6, 498 d'apr. Delboulle dans R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 133 : Bales, balots et pacques [de harengs]); 1690 ballot (Fur.); 2. 1884 arg. « sot » (Moreau, Souvenirs de la Petite et de la Grande Roquette, t. 2, p. 187). Dimin. de balle1*; suff. -ot*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 339. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 308, b) 452; xxes. : a) 600, b) 574.
BBG. − Duch. 1967, § 22, 64. − Sain. Lang. par. 1920, p. 146.