| BALISER, verbe. Marquer avec des balises : 1. Il était important de vérifier les passes ménagées entre les bancs de sable et les récifs, pour les baliser au besoin, puisque cette petite crique devait être le port d'attache du bateau.
Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 334. 2. C'était de vieilles jumelles à prismes (...). Damien (...) mit au point les oculaires (...) sur une bouée blanche et rouge qui balisait là-bas le chenal.
Genevoix, Fatou Cissé,1954, p. 165. − P. ext. Baliser une carte de croix : 3. ... peu à peu, l'Espagne de ma carte devenait, sous la lampe, un pays de contes de fées. Je balisais d'une croix les refuges et les pièges. Je balisais ce fermier, ces trente moutons, ce ruisseau.
Saint-Exupéry, Terre des hommes,1939, p. 145. ♦ Spéc., vx. ,,Débarrasser le cours d'une rivière pour en faciliter la navigation`` (Littré). ♦ Région. ,,Orner les rues, pour une fête, avec de petits arbres coupés dans la forêt. Baliser les rues pour la Fête-Dieu`` (Canada 1930). − P. métaph. ou au fig. : 4. Mon année était balisée par ces moments étincelants : chaque jour menait quelque part. Je plaignais les grandes personnes dont les semaines étales sont à peine colorées par la fadeur des dimanches.
S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 68. 5. Mon enfance se déroule à la cadence des saisons, balisée par les vendanges, la moisson...
A. Arnoux, Zulma l'infidèle,1960, p. 17. PRONONC. : [balize], (je) balise [bali:z]. ÉTYMOL. ET HIST. − xves. balinger « indiquer par des balises les hauts fonds et les passes d'une rivière » (Cout. de la mer, Morice, Pr. de l'H. de Bret., I, 791 dans Gdf. : Le maistre [de la nef] est tenu a pourvoir sa forme, luy et ses compagnons, et lui mettre balis qu'ils apiergent a plain, ou que la forme soit bien balingee, que les marchants n'y ayent dommaige); 1494 balizer « id. » (État des dépenses faictes pour le curage et le balisage de la Loire ap. Mantellier, II, 429 dans Gdf. Compl.).
Dér. de balise1*; dés. -er. STAT. − Fréq. abs. littér. : 9. |