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BALISE1, subst. fém.
A.− Dispositif de signalisation fixe ou flottant, unique ou jalonnant un train, servant de point de repère ou indiquant la voie à suivre, l'obstacle à éviter en mer ou sur terre :
1. Il semblait, à voir Gilliatt voguer sur les bas-fonds et à travers les récifs de l'archipel normand, qu'il eût sous la voûte du crâne une carte du fond de la mer. Il savait tout et bravait tout. Il connaissait les balises mieux que les cormorans qui s'y perchent. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 76.
2. Pour tracer un souterrain, on se sert de balises extérieures qui donnent l'alignement et... Ch. Bricka, Cours de chemins de fer,t. 1, 1894, p. 193.
3. Les équipes ont posé des balises sur 650 kilomètres pour les études géodésiques. Combat,19-20 janv. 1952, p. 8, col. 2.
Rem. ,,Au sens étroit le mot « balise » est employé pour désigner une marque fixe, alors que le mot bouée désigne une marque flottante et le mot amer un point notable, naturel ou artificiel servant de repère`` (Le Clère 1960).
P. métaph. ou au fig. :
4. − Au bout de tous les actes les plus innocents de la vie, il y a toujours la balise de l'opinion de sa société que l'on ne franchit pas en province, fond de mœurs d'une hypocrisie dont on est puni par un ennui affreux. Barbey d'Aurevilly, 1erMemorandum,1836, p. 75.
5. Pas de grand'routes, alors (...) Aujourd'hui, encore, les derniers vestiges humains qui tranchent sont de blanches, de minuscules chapelles, balises de la désolation... J. de La Varende, L'Homme aux gants de toile,1943, p. 18.
En partic.
1. PÊCHE. ,,Bouée qui indique où est établi un filet par fond pour le retrouver plus aisément`` (Baudr. Pêches 1827).
2. Région. ,,Petit arbre coupé et placé l'hiver, aux bords d'une route pour en indiquer le tracé`` (Canada 1930).
B.− P. anal., AVIAT. et MAR.
1. ,,Émetteur radio-électrique permettant à un avion ou à un navire de signaler ou de connaître sa position`` (Lar. Lang. fr.).
2. Radio-balise. ,,Petit phare automatique émettant un signal codé ou non, permettant des repères en navigation à grande distance`` (Électron. 1963-64).
3. Balise répondeuse. ,,Dispositif permettant à un obstacle touché par un radar de se servir du signal de ce radar pour émettre à son tour un écho repérable`` (Électron. 1963-64).
C.− P. ext.
1. NAVIGATION FLUVIALE, vx. ,,Espace laissé libre le long des rivières pour le halage des bateaux`` (Littré). Synon. cour. chemin de halage.
2. TECHNOL. Marque que les calfats laissent dans leur travail pour indiquer soit ce qu'ils ont fait, soit la marque ou les défectuosités du calfatage (d'apr. Jal 1848).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1475 mar. « repère en bois renforcé de fer, servant à indiquer les endroits dangereux » (Texte cité par Fréville, Mémoire sur le comm. mar. de Rouen, t. 2, 1857, p. 375 : Nous vous mandons que païez à Vincent Blondel, mareschal, la somme de [...] pour LXXI livres de fer ouvré, mis en trois grans piques, mises es bouz de bas de trois grans arbres, nommés balises, mises et assises au bout du hable de lad. ville, vers la fosse de Leure, afin que les navires venans de la mer et d'ailleurs puissent plus seurement et sauvement entrer et yssir dud. hable); 1751 (Encyclop. : Balise se dit aussi de l'espace qu'on est obligé de laisser le long des rivages des rivières pour le halage des bateaux). Empr. au port. baliza « id. » attesté dep. le début du xves. (Crónica da Tomada de Ceuta por El-Rei D. João I, cap. 45, p. 140 dans Mach.). Le port. est lui-même un dér. mozarabe, à partir du lat. palus « pieu » (a.fr. pal), du b.lat. *palitium, *palitia (attesté au xiiies. dans le domaine fr. dans Du Cange, donnant l'a.fr. palisse et le fr. mod. palissade); l'orig. mozarabe explique la transformation du p- initial en b-, la conservation du -l- intervocalique précédé de yod, et le passage du -c- (palicium, palitium) au -z-. De Lisbonne, où le balisage du port était partic. important, le mot est passé en Espagne et en France. À noter également l'existence du verbe port. balizar « délimiter (un campement) » dep. 1446 (Ordenações Afonsinas dans Cor.). L'étymol. proposée par FEW, s.v. batare, balise venant de bayer par l'intermédiaire de l'adj. baïf « qui regarde attentivement » n'est recevable ni du point de vue sém., ni du point de vue phonétique.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 45.