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BAL, subst. masc.
A.− Réunion où l'on danse :
1. Le comte d'Erfeuil arriva, tout enchanté d'un bal, d'une assemblée, d'une société nombreuse enfin qui lui rappelait un peu la France. Mmede Staël, Corinne,t. 1, 1807, p. 259.
2. Elle [Jeanne] était là, sûrement. Il l'aurait vue ressortir. Il resta derrière l'Opéra, sur le trottoir d'en face, guettant. On allait la relâcher, il allait l'attendre. On entendait au loin les flonflons d'un bal populaire, dont les reflets dansaient sur les murs. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 471.
SYNT. a) Bal masqué, costumé, travesti, champêtre, public, privé, populaire; bal de noces, du dimanche, de campagne, d'enfants; grand bal, premier bal, nuit de bal, carnet de bal, la reine du bal. b) Tenue, toilette, costume, habit, robe, parure, coiffure, sortie de bal. c) Donner un bal, aller au bal, conduire, mener le bal.
Bal-musette. Bal populaire où l'on danse au son de l'accordéon :
3. Vairon avait pris Sulphart par la taille et dansait une java, avec des grâces de bal-musette, tandis que Lemoine se croyant à la fête du pays, exécutait des ailes de pigeon en faisant claquer ses talons cloutés. Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 14.
Bal blanc. Bal de jeunes filles où la toilette blanche est exigée. J'ai fait inviter ma cousine au bal blanc de MmeVandermont (L. Larchey, Dict. hist. d'arg.,Nouv. Suppl., 1889, p. 15).
Expr. Ouvrir le bal. Faire la première danse pour marquer le début d'une soirée :
4. Au signal des violons qui se firent entendre, on se leva de table pour passer dans la salle de bal : Julien dirigeait l'orchestre. Pour faire plaisir à son père, la mariée ouvrit le bal par un menuet... Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 2, 1812, p. 120.
1. P. métaph. :
5. ... on tentait de la suivre des yeux, mais elle se perdait dans le tourbillon sombre, dans cette cohue agile comme un bal de moucherons. Vercel, Capitaine Conan,1934, p. 138.
6. Nous avons une neige épaisse de six pieds. Le mois d'avril, par conséquent, sera magnifique. Magnifique. Un bal de fleurs et de papillons. Audiberti, Le Mal court,1947, 3, p. 189.
P. iron. et péj. Agitation, par exemple politique :
7. Les Français allaient payer, en une fois, les vexations qu'après leur fausse victoire, ils avaient fait subir à l'Allemagne. − Par où le bal va-t-il commencer? − Par l'Alsace. L. Daudet, Ciel de feu,1934, p. 84.
2. P. méton. Lieu où se déroule la réunion dansante :
8. ... près de l'ancien bal Grados surtout, la foule s'épaississait. À la porte de cette guinche, un municipal se dressait sur ses ergots de cuir, ... Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 134.
B.− Expr. fam. ou arg.
Vx. Donner le bal à qqn. Le maltraiter, le frapper. Mettre le bal en train. Engager une discussion. Faire le bal. ,,Exercice pour les punis de prison`` (Esn. 1966). Mettre dans le bal. ,,Engager une dupe dans une partie pour la dépouiller`` (France 1907).
JEU, vx. Mettre une carte au bal. La jouer.
PRONONC. − 1. Forme phon. : [bal]. 2. Homon. : balle.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Deuxième moitié du xiies. « danse » (Girart de Roussillon, éd. M. Hackett, Paris, 1953, p. 365, vers 8129 : Droe intre el chastel sobre cheval. Mil en trobet a tresches e a bal) − 1611, Cotgr.; repris par DG qui le qualifie de ,,vieilli``; 2. ca 1228 « réunion, assemblée dansante » (G. de Dole, éd. F. Lecoy, 5199 : Souz un chastel q'en apele Biaucler En mont poi d'eure i ot granz bauz levez. Cez damoiseles i vont por caroler, Cil escuier i vont por bohorder, Cil chevalier i vont por esgarder); 3. 1794 « lieu où l'on danse » (Chamfort, Caractères et anecdotes p. 111 : et, dans le bal, il lui donna des coups de pied dans le derrière). Déverbal de baller1* (cf. sens 1 et baller1étymol. 1); sous l'infl. des modes ital., le mot est signalé comme italianisme au xvies. (H. Estienne, Dialogue du lang. fr. ital., I, 269 dans Hug. : Il se faudret bien garder d'user en la cour de ce mot Danse, ni de Danser, ni de Danseur. − Pourquoy? − Pource qu'il y a long temps que tout cela a esté banni, et qu'on a fait venir d'Italie Bal et Baller et Balladin).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 3 198. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 244, b) 8 541; xxes. : a) 3 053, b) 1 859.
BBG. − Brüch (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, p. 295. − Duch. 1967, § 19. − Mellot (J.). Le Jour le plus long. Vie Lang. 1963, pp. 371-375. − Pope 1961 [1952], § 231, 814.