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BAGUENAUDE1, subst. fém.
A.− BOT. Fruit du baguenaudier, ayant la forme d'une petite vessie remplie d'air et qui éclate bruyamment lorsqu'on la presse entre les doigts (cf. baguenaudier1) :
Qu'il faisait bon... ... se donner gaîment de bonnes chiquenaudes Et faire entre ses doigts claquer les baguenaudes ... A. Pommier, Océanides et fantaisies,1839, p. 230.
B.− Arg. [P. anal. avec la forme du fruit] Poche. Rem. Attesté ds A. Delvau, Dict. de la lang. verte, 1866; L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, L'Arg. anc. et mod., 1878; Larch. Suppl. 1880; Ch. Virmaître, Dict. d'arg. Suppl., 1899; Rossignol, Dict. d'arg., arg.-fr. et fr.-arg., 1901; France 1907; La Rue 1954; Esn. 1966; Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.].
Baguenaude à sec. Poche vide.
Rem. Attesté ds L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, L'Arg. anc. et mod., 1878; France 1907.
Baguenaude ronflante (ou ronde). Poche pleine d'argent (cf. J. Richepin, La Chanson des gueux, 1881, p. 178).
Rem. Attesté ds L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, L'Arg. anc. et mod., 1878; Larch. Suppl. 1880; Ch. Virmaître, Dict. d'arg. Suppl., 1899, sous la forme baguenaudes rondouillardes; France 1907; La Rue 1954.
Barbotter dans les baguenaudes; faire la retourne des baguenaudes (qqf. travailler les baguenaudes). Fouiller les poches. Vauriens ayant travaillé les baguenaudes dans la foule (J. Richepin, Le Pavé,1883, p. 49).
Rem. Attesté ds France 1907, Esn. 1966.
Prononc. : [bagno:d]. Étymol. et Hist. [La date de 1389 avancée par Dauzat 1972 et Bl.-W.5semble reposer sur une mauvaise dat. d'A. Chartier [1385-1435]; 1. xves. « fruit du baguenaudier » (Camus, Livre d'h. d'apr. Roll. Flore t. 4, p. 158); 1579 (Joub., Pharmacopée, p. 369 ds Gdf. Compl. : Semences de baguenaudes); p. ext. 2. 1416 « niaiserie à laquelle on perd du temps » (Lit. remiss. in Reg. 169 Chartoph. reg. ch. 282 ds Du Cange, s.v. Bagarotinus : Jehan Le Loup respondi à icelle femme. Ce sont toutes Baguenaudes que tu me bailles) − xvies. ds Hug.; repris dep. Ac. Compl. 1842 qui le qualifie de ,,V. lang.``; d'où 1492 « pièce de vers composée sans règle » (H. de Croy, Art de rhet. ds Gdf. Compl. : Baguenaudes sont couplets fais a voulenté contenant certaines quantites de sillabes sans rime et sans raison, pou recommandee, ymo repulsee de bons ouvriers et fort auctorisee du temps maistre Jehan de Virtoc), considéré comme anc. dep. 1611, Cotgr.; 1904 « flânerie » (infra baguenaude2, ex. 1). Orig. douteuse; prob. empr. à un parler du sud de la France (Bl.-W.5) en raison de la localisation géogr. de cet arbuste limitée au Centre, Est et Sud-Est dans ce pays (Roll. Flore t. 4, pp. 157-158) prob. au langued. baganaudo [attesté tardivement au sens de « fruit » ds Mistral, et de « niaiserie » fin xvie-début xviies., Cl. Brueys, ibid.] (v. Behrens ds Z. fr. Spr. Lit., t. 33, p. 139); l'hyp. de l'étymon prov. baga « baie » du lat. baca (baie3*) (FEW t. 1, p. 195; Bl.-W.5) avec influence du lat. vacare « être vide, inoccupé » (vaquer*) pour le sens fig. (Dauzat 1972) bonne sémantiquement laisse la finale inexpliquée; l'hyp. de baganaudo constr. fém. à partir de l'a. prov. baganau seulement attesté au sens de « vain, oisif » (Pt Levy) avec influence du gasc. et béarnais baganau(d), vaganau(t) « id. » (Palay et Lespy-Raymond, Dict. béarnais, Genève, 1970) issus du lat. vacare « être vide » (vaquer*) (v. Schuchardt ds Z. rom. Philol., t. 32, p. 472; REW3; EWFS2) n'est pas bonne d'un point de vue sém., géogr. et chronologique. Le sens fig. s'explique sans doute par le jeu des enfants faisant éclater des baguenaudes.