| BÉZOARD, BÉSOAR,(BEZOARD, BÉZOARD, BESOAR, BÉSOAR) subst. masc. A.− Concrétion pierreuse qui se forme dans le corps de certains animaux et à laquelle on attribuait autrefois des propriétés curatives et des vertus magiques : 1. La transpiration et la transsudation du canal sont même beaucoup plus considérables qu'elles ne le paroissent d'abord. On en a la preuve dans la quantité de substances trouvées dans les excrémens des animaux dans leurs bésoars...
Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 3, 1805, p. 355. − P. métaph. : 2. Comme les spectres, il est partout, il entre partout A-t-il donc trouvé le bezoard enchanté qui rend son maître invisible?
A. Dumas Père, Catherine Howard,1834, IV, p. 282. − Bézoard humain. Concrétions urinaires chez l'homme. B.− P. ext. Anciennes préparations pharmaceutiques à composants animaux (bézoard animal), minéraux (antimoine, étain, etc.) ou végétaux (bézoard végétal). Prononc. et Orth. : [bezɔa:ʀ]. On écrit également bezoard (Ac. 1798), bésoar et besoar. Étymol. et Hist. 1. xves. bezaar « concrétion calculeuse qu'on trouve dans l'estomac ou une autre partie du corps de certains animaux et qui servait d'antidote » (B. N. ms. fr. 9136, 58 vo, cité par R. Arveiller, p. 362, v. bbg. : De bezaar. Bezaar est pierre trouuée en l'œul d'un cherf apres ce qu'il a trouvé le serpent et mangié. Et vault contre l'empoisonnement et contre tous venins); 2. 1548 bezoar « id. » (A. Ferrier, Remedes preservatifs et curatifs de peste, p. 37, ibid., p. 363); 1581 bezoard « contrepoison » (E. Ydeley, Des secrets souverains et vrais remedes contre la peste, p. 17, ibid., p. 364). 1 est empr., par l'intermédiaire du lat. méd. (1490, Avenzohar, Liber Theicrisi, 18 vocité comme source par R. Arveiller, p. 367), à l'ar. bāzahr, du pers. pādzahr « ce qui préserve du poison ». 2 est empr., par l'intermédiaire du lat. méd. bezoar (1246-ca 1320, P. d'Abano, Tractatus de Venenis, Mantoue, 1473, chap. 40 et 82, cité par R. Arveiller), à l'ar. bezuwār, forme maghrébine de bāzahr (R. Arveiller, pp. 362-371); FEW t. 19, s.v. bāzahr; Cor. t. 1, s.v. bezoar; Lok. no1605). Le d de la forme mod. est dû à l'infl. du suff. -ard*. Fréq. abs. littér. Besoar : 2. bezoard : 1. BBG. − Arveiller (R.). Add. au FEW XIX/1 (abarqubba) : 2earticle. Z. rom. Philol. 1970, t. 86, pp. 362-371. − Lammens 1890, pp. 51-52. − Vaganay (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Fr. mod. 1937, t. 5, p. 71. |