| * Dans l'article "AVIRON,, subst. masc." AVIRON, subst. masc. A.− MAR., SP. NAUTIQUES. Instrument de bois, en forme de pelle allongée, qui fixé à l'embarcation, sert à la manœuvrer. Manier l'aviron; une paire (ou un jeu) d'avirons, coup d'aviron. Synon. rame, pagaie : 1. Quatre matelots étaient courbés sur les avirons et n'attendaient qu'un signal.
− Ramez! commanda John Bird, aussitôt que sir Williams fut assis à l'arrière. Le canot glissa comme un alcyon sur la crête des vagues et se dirigea vers la haute mer, où resplendissait toujours la flamme allumée à bord du Fowler; ...
Ponson du Terrail, Rocambole,t. 3, Le Club des valets de cœur, 1859, p. 506. Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet xxes. à partir de Ac. 1798. SYNT. Aviron-godille (aviron unique et placé à l'arrière), aviron de queue (servant de gouvernail à l'arrière), avirons des brigadiers (ceux de l'avant), avirons de chefs de nage (ceux de l'arrière); aller à force d'avirons. − [Expr. utilisées pour donner des ordres aux rameurs] Aller à l'aviron ou armer les avirons. Se préparer à ramer. Les avirons à l'eau, rentrez les avirons ou avirons en dedans. Freiner ou arrêter le canot. − P. anal. avec la forme de l'aviron, BOUCH. Pelle de bois servant à remuer les graisses en fusion. Rem. Attesté ds les dict. gén. de Lar. 19eà DG, et ds Chesn. 1857. − P. métaph. Principe, qui permet de gouverner, diriger : 2. Ton empire est immense, et ton rude aviron
Gourmande au loin l'abîme ainsi qu'un éperon.
Mais ton cœur est étroit; mais ton âme est petite.
Mais ton œil est menteur, mais ta bouche hypocrite;
Mais dans chaque naufrage, il faut faire ta part,
Comme on la fait au flot! à l'écueil! au hasard!
Quinet, Napoléon,1836, p. 310. B.− P. méton., SP. NAUTIQUES 1. [Toujours avec l'art. déf.] Pratique du canotage à rames, seul ou en équipe. Faire de l'aviron; compétition d'aviron : 3. Nous n'avions souci de rien, que de nous amuser et de ramer, car l'aviron pour nous ... était un culte.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Mouche, 1890, p. 1339. Rem. Attesté ds les dict. gén. du xxes. à partir de Pt Lar. 1906. 2. Club, association, réunissant à l'origine des personnes qui pratiquent ce sport : 4. Un Basque nommé Elissalde, joueur de rugby connu de l'Aviron Bayonnais, imitait à s'y tromper, avec sa bouche, le bruit d'un pneu crevé qui se dégonfle.
Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 112. DÉR. Avironnier, subst. masc.,lang. des mét. Fabricant ou marchand d'avirons, de rames. (1803, Boiste; suff. -ier*). PRONONC. : [aviʀ
ɔ
̃]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1155 « rame » (Wace, Roman de Brut, 1052, éd. I. Arnold, Soc. des A. Textes Fr., Paris, 1938 : Tant al soleil, tant as esteilles, Tant as avirons, tant as veilles A Tote neis en Dertremue Est tute la flote venue); 2. 1868 « rameur » (J. Nougaret, Moniteur universel, p. 1292, 5eéd., 16 sept. ds Jal2: on a vu des matelots français, qui s'étaient engagés dans la pêche de la baleine comme simples avirons, devenir harponneurs avant la fin de la campagne).
Soit déverbal de avironner « aller autour de, parcourir » (Wace, Roman de Brut, 2604 ds Keller, p. 356a : Tote Bretaine porala, Les contrees avirona), cf. avironner étymol. 1 « entourer »; soit directement dér. de virer* (FEW t. 14, p. 393a). On remarquera que le lat. vibrare, étymon supposé de virer, est au sens de « agiter, brandir » très proche de aviron (Cicéron, Orat., 80, 325 ds Forc., p. 977 : qui vibrant hastas ante pugnam, quibus in pugnando nihil utuntur); avirer « aller autour de, parcourir » (EWFS2) serait un intermédiaire satisfaisant du point de vue sém., mais il n'est pas attesté avant le xiiies. (Rose, 12658, Michel ds Gdf.). STAT. − Fréq. abs. littér. : 270. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 308, b) 777; xxes. : a) 530, b) 148. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Barber. 1969. − Bél. 1957 (s.v. avironnier). − Bouillet. 1859. − Canada 1930. − Chesn. 1857. − Darm. 1877, p. 206. − Dul. 1968. − Fén. 1970. − Forest. 1946. − Gruss 1952. − Jal 1848. − Lar. méd. 1970. − Le Clère 1960. − Mét. (s.v. avironnier) (1955). − Pamart (P.). Mots de Chateaubriand. Vie Lang. 1969, p. 452. − Soé-Dup. 1906. − Will. 1831. |