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AVARIER, verbe trans.
I.− Emploi trans. Causer une avarie à quelque chose et par suite endommager. Un coup de vent avaria sa mâture, l'eau avait avarié ses provisions (Ac. 1878-1932) :
1. − Et puis, ajouta le marin, si le document avait plusieurs années de date, si depuis plusieurs années il était enfermé dans cette bouteille, il eût été avarié par l'humidité. Or, il n'en était rien, et il se trouvait dans un parfait état de conservation. Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 370.
2. Des Allemands isolés sont abattus, des grenades éclatent sous les pas des occupants, des charges de plastic avarient les véhicules. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 252.
P. métaph. et au fig. [Le compl. désigne une pers. ou une collectivité] Attaquer, dégrader :
3. − Le peuple, fit Des Hermies, en versant de l'eau dans la cafetière, au lieu de l'améliorer, les siècles l'avarient, le prostrent, l'abêtissent! Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 231.
II.− Emploi pronom. [En parlant d'objets consommables] ,,Se détériorer, se gâter`` (Lar. 19e) :
4. Notre biscuit s'est un peu avarié; mais notre grain, nos farines, notre vin, etc. se sont conservés au-delà de nos espérances, et n'ont pas peu contribué à nous maintenir en bonne santé. Voyage de La Pérouse,t. 4, 1797, p. 154.
5. Lors même que le fourrage paraît sec après le fanage et la rentrée, il contient encore beaucoup d'humidité qui ne tarde pas à se dégager lorsque la chaleur s'élève du milieu du tas. La fermentation, qui se produit alors, marche d'autant plus vite que la masse du foin est plus grande et que, par suite, l'humidité a plus de peine à sortir. Dans de pareilles circonstances, le fourrage noircit, moisit, prend une saveur désagréable, et peut même s'avarier complètement; ... Ch. Durand, Les Gdes industr. minérales en Lorraine,1893, p. 31.
Au fig. [En parlant de sentiment] S'altérer, se dégrader :
6. Quelque chose manque à son cœur [de l'abbé Fervet], qui a des élans de sensibilité généreuse et de tendresse vraie, mais qui s'est comme avarié dans les luttes avec l'esprit. G. Sand, Mademoiselle de la Quintinie,1863, p. 231.
7. ... les Radicaux trouvent bon d'imaginer qu'il y a trois ans j'étais un parfait patriote avec lequel on pouvait frayer; mais que, depuis, mon patriotisme s'est avarié. Jaurès, Le Guêpier marocain (1906-08),1914, p. 195.
PRONONC. : [avaʀje].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1723, Sav[ary des] Br[uslons] (Dict. universel de Commerce cité par Arveiller ds Z. rom. Philol., t. 85, p. 128 : Avarié, Avariée. Ils se disent des marchandises et effets, qui ont été endommagez dans les vaisseaux Marchands, pendant leur voyage). 1752 avarié adj. (Trév.); 2. 1807 s'avarier pronom. « se gâter, être endommagé par des avaries » (Destutt-Tracy, Montesquieu, Livre XIII, p. 267 : ... Celle consommée par le producteur lui-même, ni même celle qui pourrait s'avarier ou se perdre en magasin); 1866 pronom. arg. (A. Delvau, Dict. de la langue verte, p. 151 : Faisander (se) [...] vieillir − dans l'argot des faubouriens... Ils disent aussi s'avarier); trans. à partir de Lar. 19e[et non de l'Ac. 1835, selon FEW, t. 19 s.v. awariya, 13a]. 1 dér. de avarie*; suff. *; 2 conjug. refaite sur 1, pris à tort pour un part. passé.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 8.
BBG. − Arveiller (R.). Addenda au FEW XIX/1 (abarqubba). Z. rom. Philol. 1969, t. 85, no1/2, p. 128. − Forest. 1946.