| AUTOGÈNE, adj. A.− Qui se produit, qui existe par soi-même : 1. Le phénomène vaudrait l'étude parce qu'il était absolument autogène, ce sens d'appartenir à une sorte de confrérie, de bénéficier de privilèges mais, par contre, d'assumer des devoirs.
J. de La Varende, Contes fervents,Dans le goût espagnol, 1946, p. 82. B.− BIOL. ,,Qui se forme dans l'organisme et à ses dépens`` (Méd. Biol. t. 1 1970). Synon. endogène : 2. Il faut signaler les intéressants résultats de Earle (1927) qui observe des lésions du noyau et du cytoplasme des fibroblastes sous l'action de la lumière, mais seulement en présence des hématies autogènes dont les altérations déclenchent celles des fibroblastes, vraisemblablement photosensibilisées sous l'action des pigments mis en liberté par la désintégration de l'hémoglobine.
J. Verne, La Vie cellulaire hors de l'organisme,1937, p. 145. ♦ Vaccin autogène. ,,Préparé à partir de l'organisme ayant causé l'infection`` (Duval 1959; Langeron ds [F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd., fasc. 4, 1920-24, p. 471]). C.− TECHNOL. Soudure autogène. Soudure de deux pièces d'un même métal, par fusion, sans apport d'un autre métal : 3. [des cuves de nickelage] (...) sont garnies de feuilles de plomb [à l'intérieur] réunies entre elles par une soudure autogène; ...
H. Fontaine, Électrolyse,1885, p. 91. − Emploi subst. Soudure à l'autogène. Selon le procédé de la soudure autogène : 4. On a cherché à diminuer le nombre des joints pour augmenter l'étanchéité, en employant des tuyaux d'acier sans soudure jusqu'à 300 millimètres de diamètre, et soudés à l'autogène pour des diamètres supérieurs, ...
Y. Quéret, Manuel de l'industr. du gaz,1923, p. 213. DÉR. Autogénéité, subst. fém.Qualité de ce qui est autogène (cf. sens A) : ,,Depuis 1945 et même avant, le cycle, si bien construit, ne montre pas, en fait, avec netteté, l'autogénéité, l'endogénéité, la périodicité que l'analyse lui prête; ...`` (Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 521).(1964, Perroux, L'Écon. du XXes. p. 521; suff. -éité [-ité*]). PRONONC. : [ɔtɔ
ʒ
εn] ou [otɔ-]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1840 adj. (Land. : Autogène [...] qui a été fait par soi-même, qui existe par soi-même : Dieu est autogène); 2. a) 1845 adj. bot., (Besch.); b) 1858 adj. physiol. (Nysten, Dict. de Méd., 11eéd., r. et corr. par Littré-Robin : Autogène. Nom donné par Owen dans les Homologies aux parties qui se développent ordinairement de centres bien distincts et indépendants); c) 1958 adj. zool. (Garnier-Del. : Autogène. Se dit d'un moustique capable d'autogenèse); 1967, emploi subst. Séguy; d) 1885 adj. technol. soudure autogène, supra ex. 3.
1 empr. au gr. α
υ
̓
τ
ο
γ
ε
ν
η
́
ς « né de soi-même, existant par soi-même » (Orphée, fr. 1, 8 ds Bailly); 2 a empr. au gr. τ
ο
̀
α
υ
̓
τ
ο
γ
ε
ν
ε
́
ς autre nom de la plante ν
α
́
ρ
κ
ι
σ
σ
ο
ς « narcisse » (Dioscoride, 4, 158, 175, ibid.); 2 b empr. à l'angl. autogenous « id. » mot forgé par le biologiste angl. Sir Richard Owen [1804-92], attesté dep. 1846 (Owen in Brit. Assoc. Rep. ds NED : Those parts ... usually developed from distinct and independant centres, I have termed ,,autogenous``), lui-même de même orig. que 1; 2 c, dér. de 1. sous l'influence du mot autogenèse; 2 d dér. de 1, cf. le corresp. angl. autogenous soldering attesté dep. 1879 (Spon, Workshop Rec., ibid. : Autogenous Soldering, or burning together). STAT. − Fréq. abs. littér. : Autogène. 1. Autogénéité. 1. BBG. − Barb.-Cad. 1963. − Duval 1959. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Husson 1970. − Littré-Robin 1865. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Séguy 1967. − Uv.-Chapman 1956. |