| * Dans l'article "-O-,, voyelle de transition ou de coordination" -O-, voyelle de transition ou de coordination I. A. − Voyelle de transition entre deux élém. formants, présente dans de très nombreuses constr. sav. et en partic. quand le 1erélém. est d'orig. gr. avec consonne finale et que le 2eélém. commence par une consonne. V. anthrop(o)-, crypt(o)-, cycl(o)-1 et 2, dentr(o)-, deutéro-, géo-, gloss(o)-, hépato-, idio-, métro-, micro-, mon(o), philo-, psycho-, théo-, zoo-. B. − P. anal. [-o- peut également fonctionner quand le 1erélém. est] 1. [d'orig. lat.] V. codicologie, cortico-, dextro-, génito-. Rem. Entre deux élém. formants d'orig. lat., la voyelle de transition est habituellement -i-, d'orig. lat., mais la très large diffusion de la voyelle de transition -o- fait qu'elle prend le pas sur l'autre, notamment quand le 2eélém. est d'orig. gr. 2. [un mot autonome] V. cyclo-3< cycle, gazo- < gaz, magnéto- < magnétique ou magnétisme, pifomètre (s.v. pif2). Rem. Cette voyelle vient ,,de la voyelle grecque de transition -o-, présente dans les composés du vocabulaire commun comme didactique, que le formant initial soit un nom (ο
ι
̓
ν
ο
χ
ο
́
ο
ς (...) «qui verse le vin, échanson») ou un adj. (μ
α
κ
ρ
ο
δ
α
́
κ
τ
υ
λ
ο
ς (...) «aux longs doigts»), ou un verbe (λ
ι
π
ο
́
ν
ε
ω
ς (...) «qui abandonne son navire»). Cette voyelle apparaît en français, d'abord dans des emprunts (astronomie) dès le xiie, puis, dès le xive, dans diverses prod., souvent par l'intermédiaire du latin ecclés. ou sav. (martyrologe). Les mots ainsi construits se multiplient au xvie.`` (Cottez 1980, p.275). II. − Voyelle de coordination entre deux (ou plusieurs adj.) qu'elle unit en un composé plus ou moins stable. 1. [-o- est utilisé comme suff. pour le 1eradj.] a) [Ethniques] V. américano-, anglo-, assyro-, belgo-, franco-, gréco-, italo-, latino-, russo- et aussi: israélo- (représentant israélien). 1. Israélo-libanais, -aise , adj.Les experts militaires israéliens pensent toujours que le président Assad ne cherche qu'à essayer de torpiller l'accord israélo-libanais (Le Monde,27 mai 1983, p.7, col. 2). 2. Israélo-syrien, -ienne , adj.La gravité de la tension qui règne sur le front israélo-syrien (Le Monde,27 mai 1983, p.7, col. 1). b) [Divers] V. fluvio-glaciaire, fluvio-marin, fluvio-maritime, physico-chimique, socialo-communiste (s.v. socialiste), socio- et aussi: animo-végétal, -ale, -aux , adj.Qui tient de l'animal et du végétal. Cet homme appartenait à une nature mixte, à un règne animo-végétal (Balzac,C. Birotteau,1837, p.106). 2. [Parfois, le 1erélém.] a) [est un doublet sav.] V. gallo-, germano-, hispano-, judéo-, lusitano-, pagano-chrétien. b) [ou représente un étymon] V. afro-, sino- et aussi: austro- (du lat. Austria «Autriche, représentant autrichien). Austro-hongrois, -oise , adj.Sous la pression des circonstances, cette Monarchie [autrichienne] se transforme, en 1867, en un Empire austro-hongrois qui ne résista pas à la défaite des Empires centraux (1918) (Encyclop.univ.t. 21968). Rem. 1. ,,Ce type de coordination a deux espèces d'application: 1) L'adj. composé ainsi formé permet de caractériser une réalité que l'un ou l'autre des composants peut grammaticalement caractériser, mais que seule l'association de l'un et de l'autre peut caractériser de façon adéquate hic et nunc (la civilisation grecque, romaine, gréco-romaine; un phénomène physique, chimique, physico-chimique). 2) L'adj. composé permet de caractériser une relation intersubjective que l'un ou l'autre des composants seul ne peut grammaticalement caractériser, alors qu'il faut l'un et l'autre (le *traité français, le *traité russe: le traité franco-russe; la *tension chinoise, la *tension soviétique: la tension sino-soviétique). On remarque qu'un composé du premier type, s'il est d'un emploi assez fréquent pour s'être lexicalisé, exclut la possibilité de passer au second type avec les mêmes éléments: ainsi gallo-romain ne peut être aujourd'hui utilisé dans un syntagme du genre *la guerre gallo-romaine (i.e. entre Gaulois et Romains)`` (Cottez 1980, pp.275-276). 2. Ce morph. est d'orig. lat. Dès le lat. class., il entre dans la formation d'adj. composés de ce type, notamment pour désigner des populations à double caractère: Gallograeci (Tite-Live), Mysomacedones (Pline), etc.; il est très vivant aussi dans le lat. sav., p.ex. Vocabularius latino-teutonicus (1467, anonyme), Opera medico-chimico-chirurgica de Paracelse (1658), Tractatus theologico-politicus de Spinoza (1670). En fr., après des empr. comme sacrosaint ou gallogrec (XVIes), on relève des productions comme Celtoscythe (1512, Lemaire de Belges), physicomathématique (1630), anglosaxon (1740), etc. (d'apr. Cottez 1980, p.276). Prononc.: [-o-], en syll. inaccentuée [-ɔ-]. |