| AURÉOLER, verbe trans. A.− Emploi trans. 1. [En parlant d'une pers. ou de sa représentation (statue, peinture, etc.)] Entourer d'une auréole de lumière, de poussière, de fumée, etc. : 1. Il se recueillit un instant et commença la prière. Ce ne fut d'abord qu'un murmure : il était debout, les pieds joints, les bras croisés, la tête dressée vers le ciel, les paupières closes; ses mèches, tordues autour de son front, l'auréolaient de flammes noires.
R. Martin du Gard, Les Thibault,Le Cahier gris, 1922, p. 615. 2. Quant aux « auras », ces émanations diversement colorées qui auréoleraient la tête ou doubleraient, pour ainsi dire, la silhouette d'un individu, leur existence a été affirmée, perçue, disent-ils, par de nombreux « voyants ». Des fraudes sont parfois à l'origine de ces phénomènes lumineux; d'autres fois, il suffit de présenter à contrejour une main aux doigts légèrement écartés pour qu'entre ces doigts une banale illusion d'optique fasse naître l'« aura ». Enfin, la vision de l'« aura » peut être hallucinatoire...
R. Amadou, La Parapsychologie,1954, p. 68. 2. Ceindre, border à la manière d'une auréole : 3. L'érosion marine auréole ainsi les côtes rocheuses d'une zone de faible profondeur qui représente l'usure du rivage, « c'est la plateforme littorale ».
Ch. Combaluzier, Introd. à la géol.,1961, p. 82. 3. Au fig. (suivi de de + subst. abstr.). Glorifier, parer d'une auréole (de prestige, de mystère, etc.) : 4. Cette exemption du travail quotidien et le prestige social qui auréolait les guerriers attiraient beaucoup de volontaires que n'effrayait pas la discipline de fer.
R.-H. Lowie, Manuel d'anthropol. culturelle,1936, p. 251. B.− Emploi pronom. S'entourer ou être entouré d'une auréole. − Au fig. (sens passif) : 5. Et je me lance dans la lecture à haute voix d'Albertus. Albertus, ou L'Âme et le Péché... De quel prestige s'auréolait encore en ce temps le nom de Gautier! Puis l'impertinent sous-titre : Poème théologique, m'attirait.
Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 489. Rem. 1reattest. 1866 (Lar. 19e); dér. de auréole*, dés. -er. PRONONC. : (s')auréoler [oʀeɔle] ou [ɔ-], j'auréole [ʒo(ɔ)ʀeɔl]. Pour les deux possibilités de prononc., cf. auréole. STAT. − Fréq. abs. littér. : 23. BBG. − Giraud 1956. |