| AURORAL, ALE, AUX, adj. A.− Qui appartient à l'aurore, qui en a la couleur et l'éclat : 1. Nature, rien de toi ne m'émeut, ni les champs
Nourriciers, ni l'écho vermeil des pastorales
Siciliennes, ni les pompes aurorales,
Ni la solennité dolente des couchants.
Verlaine, Poèmes saturniens,1866, p. 64. 2. Frère, voici une journée pluvieuse qui a été traversée de deux rayons de soleil : l'un auroral et blanc, l'autre crépusculaire et flamboyant.
Mallarmé, Correspondance,1862, p. 34. − Qui a lieu à l'aurore. Messe, promenade aurorale. − Spéc., GÉOGR. Relatif à l'aurore polaire. Zones aurorales. B.− Au fig. Qui a la pureté ou l'éclat de l'aurore : 3. Parmi tous les écueils et dans tous les sentiers,
Dans la société, dans l'art, dans la morale,
Partout où resplendit la lueur aurorale,
Sans jamais t'arrêter, sans hésiter jamais,
Des fanges aux clartés, des gouffres aux sommets,
Va! La création, cette usine, ce temple,
Cette marche en avant de tout, donne l'exemple!
Hugo, La Légende des siècles,t. 2, 1859, p. 783. 4. Si tu savais comme je sens déjà une joie aurorale illuminer ma conscience : oui, le bien existe. J'ai bien des petitesses, j'ai fait de vilaines choses jusqu'ici, cela me relève.
Mallarmé, Correspondance,1863, p. 75. Rem. 1. 1reattest. 1859 (supra ex. 3); dér. de aurore*, suff. -al*. 2. On rencontre dans la docum. l'adj. auroré, ée, néol. d'aut. (1926, Montherlant, Les Bestiaires, p. 499; dér. de aurore*, suff. -é*). Qui a les couleurs et l'éclat de l'aurore. Le jour avait fondu dans une nuit qui le continuait, bleue, diaphane, aurorée... PRONONC. : [oʀ
ɔ
ʀal] ou [ɔ-], plur. [-o]. Pour [o] fermé ou [ɔ] ouvert à l'initiale, cf. aurore et auréole. STAT. − Fréq. abs. littér. : Auroral. 10. Aurorée. 1. BBG. − Darm. 1877, p. 86. |