| ATROPHIE, subst. fém. BOT., MÉD. et MÉD. VÉTÉR. Arrêt de développement ou diminution de volume, de poids, de pouvoir fonctionnel d'une personne, d'un animal, d'une plante ou d'une partie de leur être, en raison d'une évolution normale (atrophie physiologique) ou d'une maladie (atrophie pathologique). Atrophie générale, partielle, cérébrale : 1. Ces fléaux, les plus humilians et les plus destructeurs de l'espèce humaine, se font remarquer, chez ces insulaires, par les symptômes suivans; savoir : les bubons, (...), les ulcérations ichoreuses de la conjonctive, l'atrophie des yeux, les cécités, ...
Voyage de La Pérouse,t. 4, 1797, p. 15. 2. Vois s'envoler les grains ailés du platane ou du sycomore, comme s'ils comprenaient que l'ombre paternelle ne leur promet qu'étiolement et qu'atrophie.
Gide, Les Nouvelles Nourritures,1935, p. 298. SYNT. Atrophie jaune aiguë du foie. Diminution de volume et de poids du foie, avec coloration jaune quand on l'examine à la coupe (cf. Méd. Biol. t. 1 1970). Atrophie mésentérique. Amaigrissement qu'on observe chez les enfants dont le mésentère est malade (synon. de carreau) (cf. Bouillet 1859). Atrophie musculaire progressive. Atrophie qui atteint d'abord les muscles de la main puis s'étend aux autres muscles (cf. Littré-Robin 1865). − P. ext., littér. [Avec un compl. désignant un inanimé concr. autre qu'une partie d'être vivant] État d'un objet dont les dimensions sont démesurément réduites : 3. Rien n'est frappant comme cette atrophie de la toiture, sitôt franchi le grand fleuve qui sépare les deux France...
J. de La Varende, La Normandie en fleurs,1950, p. 151. − Au fig. Affaiblissement, déchéance d'un individu ou d'une collectivité au point de vue intellectuel, moral, affectif, ou actif. Atrophie de la bonté, de la vie économique, atrophie sentimentale : 4. (...) la vie de nos petites villes des départements est la vie à l'ombre. La pensée ne s'y développe pas, elle est frappée d'atrophie; la routine intolérante s'érige, là, en ennemie du progrès.
P. Avenel, Les Calicots,1866, p. 177. PRONONC. : [atʀ
ɔfi]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1538 méd. (J. Canappe, 14elivre de la méthode thérapeutique Galien ds Fr. mod., t. 18, p. 270 [sans attest.]); 1550 (H. Fierabras, Méth. chir., 3elivre ds Quem. : Dispepsia ne cause point atrophie, mais cacotrophie); 2. av. 1847 « perte ou affaiblissement notable de quelque faculté » (Fr. Soulié ds Lar. 19e: cette atrophie morale du notaire).
Empr. au b. lat. atrophia « consomption » méd. (Caelius Aurelianus, Chron., 2, 1, 7 ds TLL s.v., 1107, 9); lui-même empr. au gr. α
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α « dépérissement » (Aristote, Probl., 8, 9, 2 ds Bailly). STAT. − Fréq. abs. littér. : 30. BBG. − Bonv. 1969. − Bouillet 1859. − Chevallier 1970. − Forest. 1946. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Husson 1970. − Lafon 1969. − Lambert 1877. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − March. 1970. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Moor 1966. − Nysten 1824. − Pomm. 1969. − Privat-Foc. 1870. − Quillet Méd. 1965. − Timm. 1892. |