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ATOUT, subst. masc.
A.− JEUX
1. Au sing.
a) Couleur maîtresse qui l'emporte en valeur sur les autres couleurs. As d'atout.
b) Ensemble des cartes de cette couleur. Avoir de l'atout :
1. Mr Fogg et ses partenaires avaient repris leur jeu. Aucun d'eux ne se plaignait de la longueur de la route, − pas même le mort. Fix avait commencé par gagner quelques guinées, qu'il était en train de reperdre, mais il ne se montrait pas moins passionné que Mr Fogg. Pendant cette matinée, la chance favorisa singulièrement ce gentleman. Les atouts et les honneurs pleuvaient dans ses mains. À un certain moment, après avoir combiné un coup audacieux, il se préparait à jouer pique, quand, derrière la banquette, une voix se fit entendre, qui disait : « Moi, je jouerais carreau... » Verne, Le Tour du monde en 80 jours,1873, p. 170.
2. Au sing. et au plur. Carte de cette couleur. Avoir tous les atouts, jouer (un) atout, abattre les atouts.
SYNT. 1. As, roi, dame, dix d'atout; atout trèfle, carreau. 2. Deux atouts maîtres; être sans atout.
P. méton. Jeu envisagé sous le rapport des atouts. Un sans atout; faire un grand schlem à sans atout.
B.− P. métaph. ou au fig. Moyen, possibilité dont on dispose, qui permet de gagner, de réussir :
2. La France a reculé devant de trop beaux atouts. Elle a eu peur de ses chances, de son bonheur. Barrès, Mes cahiers,t. 5, 1906-07, p. 185.
3. Ô Costals, de quoi les hommes souffrent-ils? Il n'y a qu'une souffrance, c'est la solitude du cœur. J'ai fait une liste des atouts de ma vie : liberté, santé, loisir, mon pain (mon pain sec, mais enfin), jeunesse encore, que sais-je. Montherlant, Les Jeunes filles,1936, p. 996.
Pop. Courage. Avoir de l'atout. Être courageux. Perdre l'atout. Perdre courage :
4. Atout, courage, aplomb, assurance. Quand on a les atouts dans son jeu, on va hardiment. « Tu m'as donné la bonne mesure, tu es un cadet qui a de l'atout. » (Eugène Sue). France1907.
PRONONC. ET ORTH. : [atu]. Littré rappelle que ,,la première édition du Dictionnaire de l'Académie écrit à tout, ce qui donne l'étymologie``. Cf. aussi Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et DG.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1440 au fig. jouer atout « prendre des risques, jouer son va-tout » (Journal d'un Bourgeois de Paris 1405-49, éd. Tuetey, Paris, 1881, p. 352 : Et tantost ceulx de la ville, quant ilz virent qu'il [Jean Foucault] s'enfferma ou chastel, l'assegerent; et quant ilz se virent ainsi assegez, si jouerent atout, car ilz avoient assez cannons et artillerie, dont ilz dommaigerent moult ceulx de la ville); 1680 jeux faire atout, jetter un atout (Rich.). Composé de à* et de tout, littéralement, soit parce que les cartes d'atout suppléent ,,à toutes les autres``; soit, plus prob. dans la loc. jouer atout « jouer pour tout, jouer pour prendre tout l'enjeu », d'où « jouer les cartes permettant de gagner le tout »; de là, par une nouvelle interprétation morphol. du syntagme, est tiré le subst. atout « carte permettant de gagner le tout »; atout évincera dans cette accept. le fr. class. triomphe (v. FEW t. 132s.v. triumphus, p. 311b et s.v. totus, p. 123a et 128b).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 147.
BBG. − Bél. 1957. − Canada 1930. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 44. − Esn. 1966. − France 1907. − Gottsch. Redens. 1930, p. 293. − Goug. Lang. pop. 1929, p. VI, 90. − Larch. 1880. − Larch. Suppl. 1880. − La Rue 1954. − Michel 1856. − Pope 1961 [1952], § 606. − Rog. 1965, p. 91. − Sain. Lang. par. 1920, pp. 388-389. − Wexler (P.-J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, p. 210.