| ATINTER, verbe trans. Pop., vx. Parer, orner avec affectation, avec excès. Atinter une mariée (DG.). − Emploi pronom. S'atinter.Se parer avec affectation. Elle est deux heures à s'atinter (Ac.1835-1878). Rem. Attesté ds la plupart des dict. du xixeet du xxesiècle. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1ertiers du xives. atinté. part. passé adj. « (d'une chose) garni, muni » (Perceforest, vol. III, c. 3)
ds Gdf. : Il veit ung tant beau chastel que merveilles : car devers la praierie ou il se devoit faire, il estoit moult atinté de tours et de garites; « disposer, ajuster (qqc.) » (Op. cit., vol. VI, ch. 61, éd. 1528, ibid.); 2. 1ertiers du xives. part. passé adj. « (d'une pers.) équipé » (Op. cit., vol. III, ch. 3, ibid. : Si tost qu'il fust armé et atinté, il monta a cheval la lance au poing); 1474 avec un régime de pers. « parer, orner » (La Marche, Estat de la mais. de Ch. le Hardy, Du quatr. est., Michaud, ibid.); 3. 1ertiers du xives. attinté part. passé adj. « (d'une pers.) paré, attifé » (Perceforest, vol. III ch. 28, éd. 1528, ibid. : Et voit les pucelles seans a part en leurs hours tant noblement parees et attintees qu'il les faisoit bon veoir a merveilles); atinter qualifié de ,,vieux mot`` dep. Fur. 1690, de ,,bas`` et ne se disant qu'en ,,plaisanterie`` dep. Ac. 1718.
Orig. obsc.; au rattachement au lat. *attinctare (ad + tinguere « teindre ») (FEW, t. 1, p. 168, Behrens, Beiträge zur Französischen Wortgeschichte und Grammatik, Halle, 1910, pp. 10-11) s'opposent la date tardive de l'apparition du mot et sa forme primitive en -in- (la forme en -ein- étant très rare et postérieure, due à l'attraction de teindre), REW4, EWFS2; considérer comme un dérivé de tin* « pièce de bois supportant la quille d'un navire en construction » atinter (EWFS2) ne semble pas satisfaisant sur le plan sémantique. |