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ASSIGNABLE, adj.
Vieilli. Qui peut être assigné, déterminé avec précision :
1. Sous le rapport particulier où nous considérons en ce moment la société, tel est le fondement de la liberté religieuse et de la liberté d'opinion, intimement liées à la liberté d'enseignement et à la liberté de la presse; et dès qu'on prétend leur imposer une limite arbitraire quelconque, on tombe en contradiction avec le principe qui régit invinciblement l'état, et l'on introduit dans son sein le germe de la tyrannie la plus effrayante, parce qu'elle n'a ni règles possibles, ni bornes assignables. Lamennais, L'Avenir,1830-31, p. 240.
2. Dans le genre humain en particulier, chaque homme renferme en soi une postérité dont le terme n'est pas assignable, et qui fait des générations un faisceau solidaire où nul ne perdrait sa place qu'en entraînant avec lui la multitude de ses descendans. Lacordaire, Conf. de Notre-Dame,1848, p. 90.
3. Celui qui a choisi de vivre dans le monde de l'évasion imaginaire voudrait se persuader qu'il vit encore dans un monde comme un autre. En réalité, il n'est plus dans un monde, il n'a plus rien en face de lui d'assignable ou de constant. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 375.
PRONONC. : [asiŋabl̥]. Barbeau-Rodhe 1930 propose également la prononc. avec [ss] géminées : as/s/-.
ÉTYMOL. ET HIST. − Fin xviies. (Boss., Libre arb., 4 ds Rob. : Quand nous cherchons cette unité dans les corps, nous ne savons où la trouver; car nous y trouvons toujours deux parties assignables par la pensée). Dér. de assigner* étymol. 2; suff. -able*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 48.
BBG. − Kuhn 1931, p. 134, 223.