| ARSIN, INE, adj. et subst. masc. A.− Adj., FOREST. Bois arsin. Bois sur pied qui a été endommagé ou détruit par le feu. B.− Subst. masc., DR. COUTUMIER. Exécution de justice qui, au Moyen-Âge, consistait à brûler la maison du condamné. Rem. 1. Cette coutume, appelée privilège des arsins ou droit d'arsins, était répandue dans le nord de la France. 2. Sens A et B attestés ds la plupart des dict. généraux. PRONONC. : [aʀsε
̃]. ÉTYMOL. ET HIST.
A.− Subst. 1. a) 2emoitié xiies. « incendie » (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, 28, 16 ds T.-L. : dunkes comenzat par mervilhouse maniere li arsins en soi mëisme retorneir); b) 1281, 1ermai, dr. « incendie judiciaire, destruction de la maison d'un homme coupable envers la cité » (Lettre de non préjudice pour arsin ds Roisin, Franchises, Lois et Coutumes de la ville de Lille, éd. Vrun-Lavainne, Mille 1842, p. 295 : Nous, Jehans, rewars de l'amiste de Lille, eschevin et tout li communs, faisons savoir a tous chiaus qui ches lettres veront que pour loquoison del arsin [...] navons nous nul droit acquis); 2. 1740 « bois brûlé » (Trév.).
B.− Adj. 1755 bois arsins (Prév.).
Dér. de ars2*, part. passé de ardre* (FEW t. 1, s.v. ardere); suff. -in*; déjà arsinum « droit de connaître le délit d'incendie » en lat. médiév. au xies. (Charta ann. 1071 in Append. ad Marcam Hispan. col. 1162 ds Du Cange). BBG. − Barb. Misc. 11 1932-35, pp. 140-142. − Dupin-Lab. 1846. − Fromh.-King 1968. − Gay t. 1 1967 [1887]. − Lep. 1948. − Mots rares 1965. − Plais. 1969. |