| ARQUEBUSADE, subst. fém. Coup d'arquebuse. Une bordée d'arquebusade, tirer des arquebusades : 1. « ... − Ah! Voici messieurs du guet! − vos bottes fument. − Et les tire-laine? − Nous en avons tué deux d'une arquebusade; les autres se sont échappés à travers la rivière. »
Bertrand, Gaspard de la nuit,1841, p. 96. − Spécialement a) MÉD. Plaies d'arquebusade. ,,Ancien nom des plaies faites par une arme à feu.`` (Littré-Robin 1865). b) PHARM. Eau d'arquebusade. Eau qui était employée autrefois pour guérir les plaies extérieures produites par une arme à feu. Rem. On dit plus volontiers eau d'arquebuse, improprement selon certains (B. Jullien, Le Lang. vicieux corrigé, 1853). − P. ext., au fig., rare : 2. [canalis :] − ... ces témoignages-là m'aident à supporter les critiques... Quand je reçois dans le dos l'arquebusade d'un ennemi embusqué dans un journal, je regarde cette cassette et je me dis : − Il est çà et là, quelques âmes dont les blessures ont été guéries, ou amusées, ou pansées par moi...
Balzac, Modeste Mignon,1844, p. 151. PRONONC. : [aʀkəbyzad]. Passy 1914 note [aˑ] mi-long pour la finale. ÉTYMOL. ET HIST. − 1475 arquebuzaide « coup d'arquebuse » (Chron. des chanoines de Neuchatel, 36, Berthoud d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr. t. 2, p. 261 : A telle semonce ne fut repondu que a grands coups d'arquebuzaides); 1587 harquebusade (Lanoue, Disc., 323 ds Gdf. Compl.); 1589 harquebousade (Var. hist. et litt., t. I, ibid.); 1564 arquebusade (Thierry, Dict. fr.-lat., Paris).
Dér. de arquebuse* (sous ses différentes formes); suff. -ade*. Le recours à l'italien invoqué par Brunot, II, 269 est inutile d'autant plus que l'ital. archibusata n'est attesté que dep. le xvies. au sens de « coup d'arquebuse » (Cellini [1500-71] I, 103 ds Batt.) et au sens de « blessure due à un coup d'arquebuse » milieu xvies. (Grazzini, Teatro [1540-60] 206, ibid.). STAT. − Fréq. abs. littér. : 5. BBG. − Bouillet 1859. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1824. − Privat-Foc. 1870. |