| * Dans l'article "ARMATURE,, subst. fém." ARMATURE, subst. fém. A.− TECHNOL. (archit., maçonn., etc.). Assemblage d'éléments divers qui servent à soutenir les différentes parties d'un ensemble. Synon. carcasse, ossature. − En partic., B.-A., SCULPT. Armature d'une statue. Ensemble des pièces métalliques servant de support. − GÉOL. Croûte qui enveloppe certains fossiles organiques (d'apr. Guérin 1892, DG). B.− Au fig. ou p. métaph. Ce qui fait la solidité de quelque chose; ce qui fait qu'une chose garde sa cohésion : 1. ... l'esprit chrétien n'est plus, dans ses manifestations figurées, qu'une chose tourmentée dont les supports se dérobent, dont l'armature se disloque, dont les profils disparaissent sous la profusion de l'ornement.
É. Faure, L'Esprit des formes,1927, p. 240. 2. Pas de religion, pas de tradition, pas d'éducation, pas de respect de soi, aucune armature.
Montherlant, Pitié pour les femmes,1936, p. 1171. 3. L'école forge l'armature du moi. Elle extériorise : absorbée dans la découverte des choses, la conscience de l'enfant est alors moins introspective que jamais; la timidité disparaît souvent.
Mounier, Traité du caractère,1946, p. 540. ♦ LITT. Armature du drame, de l'intrigue, d'une œuvre, d'un récit, du style, d'une langue : 4. Un sonnet lui-même a besoin d'un plan et la construction, l'armature, pour ainsi dire, c'est la plus importante garantie de la vie mystérieuse des œuvres de l'esprit.
Baudelaire, Nouvelles Histoires extraordinaires,trad. d'E. Poe, 1857, p. 17. 5. Mon frère et moi avons fait une étude assidue, continue du bref prosateur latin [Tacite], cherchant à introduire l'os de sa phrase dans notre langue un peu molle, un peu fluente. Et, en cela, nous ne faisions que marcher à la suite de Bossuet, qui a prêché quelque part que le latin devait faire l'armature de la langue française, et dont, au reste, les plus puissantes phrases sont du latin translaté en français.
E. de Goncourt, La Maison d'un artiste,1881, p. 66. − En partic., MILIT. Point de force d'une position. Armature militaire : 6. La cote 196, armature de la deuxième position ennemie, fut enlevée de haute lutte par le 51erégiment d'infanterie...
Joffre, Mémoires,t. 2, 1931, p. 60. − Spéc., MUS. Réunion des dièses ou des bémols qui se trouvent à la clef : 7. On a donc appelé armure et aussi armature de la clef les altérations constitutives nécessaires à la formation d'une gamme ou d'un ton.
Rougnon1935, p. 18. DÉR. Armaturé, ée, adj.Qui est soutenu par une armature. (1946, J. de La Varende, Dans le goût espagnol, p. 133; suff. -é*). PRONONC. : [aʀmaty:ʀ]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1508-17 « armure » (Fossetier, Chron. Marg., ms. Brux. 10512, X, v, 21 ds Gdf. : Chevaliers de legiere armature) − xvies. ds Hug.; 2. emplois techn. a) 1694 archit. (Corneille); b) 1752 géol. (Trév.); c) 1838 mus. (Ac. Compl. 1842).
Empr. au lat. armatura (armure*); 2 p. anal. avec 1. STAT. − Fréq. abs. littér. : 192. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bader-Th. 1962. − Barb.-Cad. 1963. − Baulig 1956. − Bél. 1957. − Bouillet 1859. − Bréz. 1969. − Bréz. Pierre 1968. − Chabat t. 1 1875. − Chesn. 1857. − Électron. 1963-64. − Guilb. Aviat. 1965. − Jossier 1881. − Laitier 1969. − Littré-Robin 1865. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Mots rares 1965. − Noël 1968. − Nysten 1824. − Plowert 1968 [1888]. − Poignon 1967. − Privat-Foc. 1870. − Rougnon 1935. − Siz. 1968. − Uv.-Chapman 1956. − Viollet 1875. |