| ARIANE, subst. fém. [P. réf. à l'héroïne de la mythologie abandonnée par Thésée dans l'île de Naxos] Femme, amante abandonnée : 1. − Tu as donc abandonné ce pauvre marquis, dit Blazius d'un air de componction; car tu n'es pas de celles qu'on délaisse. Le rôle d'ariane ne te va point, mais bien celui de Circé.
T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 191. Rem. Attesté ds Littré, Guérin, 1892, DG, Rob. et Quillet 1965. − [P. allus. au fil qu'Ariane donna à Thésée pour sortir du labyrinthe] Fil d'Ariane (au fig.). Fil conducteur, moyen permettant de ne pas se perdre dans les complications d'une situation : 2. « Nous avons vu, en effet, que, avant Lamarck, la science n'expliquait aucun des phénomènes de la vie. On avait dû supposer que toutes les espèces aujourd'hui connues avaient été créées successivement, et chacune en possession de tous ses caractères actuels. Lamarck a véritablement trouvé le fil d'Ariane du labyrinthe universel. (...) ».
R. Martin du Gard, Jean Barois,1913, p. 289. PRONONC. ET ORTH. : [aʀjan]. Quillet 1965 écrit Ariane ou Ariadne. ÉTYMOL. ET HIST. − 1863 « femme que son amant abandonne », supra ex. 1.
Empr. au gr. Α
ρ
ι
α
́
δ
ν
η Ariane, fille de Minos, Od. 11, 321. BBG. − Bouillet 1859. − Gottsch. Redens. 1930, p. 453. |