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ARGUS, subst. masc.
I.− [P. réf. à Argus, personnage mythologique]
A.− Nom d'homme par référence au rôle attribué à Argus (cf. étymol.).
1. Homme clairvoyant, qu'on n'abuse pas, qui ne s'abuse pas lui-même. Avoir des yeux d'Argus. Des yeux très pénétrants (Ac. 1798).
2. ,,Homme jaloux, parce que la jalousie exige une surveillance continuelle.`` (Besch. 1845) :
1. Vous avez tort de me comparer à la princesse de Clèves qui se confie à son mari; elle ne pouvait que le rendre malheureux par cette imprudente confidence, et devait craindre de trouver en lui au lieu d'un témoin éclairé et impartial, un argus inquiet dont la jalousie troublerait la vue. Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1797.
3. Péj. Surveillant, espion. Craindre, tromper les argus; la surveillance des argus :
2. Le Portugais, plein d'espérance, Frappe son argus endormi, Et tout près de sa délivrance Rentre aux fers de son ennemi. Lemercier, Pinto,1800, III, 2, p. 80.
3. Elle n'a jamais dit ni entendu un mot hors de la présence de sa mère, de sa tante ou de sa grand'mère, trois argus inattaquables. Taine, Notes sur Paris,Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 55.
P. méton. Publication fournissant des renseignements spécialisés et à qui rien n'est censé échapper dans son domaine :
4. ... en vue d'une célébrité qui ne peut manquer de s'étendre du quartier sur Paris, et de Paris sur la France, il s'est abonné à l'argus de la presse, tout comme Mmela comtesse. O. Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 160.
Spéc. Périodique indiquant la cote des voitures d'occasion. Une voiture est, n'est plus cotée à l'Argus (Marque déposée).
B.− [P. réf. à la légende du même Argus dont les yeux, à sa mort, furent disposés par Junon sur la queue et les ailes du paon]
ZOOL. Être vivant caractérisé par des taches ressemblant à des yeux (ocelles), en particulier :
1. Espèce de faisan de très grande taille remarquable par la beauté de son plumage qui habite les forêts de Malaisie. Chapeau à plume d'argus.
2. Papillon de la famille des lycénidés. Argus à bandes brunes.
3. ,,Petit coquillage du genre porcelaine`` (Besch. 1845).
II.− [P. réf. à Argus; chien d'Ulysse, qui reconnut son maître à son retour à Ithaque] Chien fidèle.
Rem. Attesté ds Lar. 19e, Guérin 1892 et Nouv. Lar. ill.
PRONONC. : [aʀgys]. Passy 1914 note [y'] mi-long, et Barbeau-Rodhe 1930 [y:] long. L'ensemble des dict. précise que s final se prononce. Pour les mots ds lesquels s final se prononce, cf. aussi Fouché Prononc. 1959, p. 401.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1393 fig. « pourvu de nombreux yeux, en parlant d'un fromage : c. à d. de trous » (Ménagier, éd. Slatkine, Genève, t. 2, pp. 146-147 : Bon frommage a six conditions [...] Non mie blanc comme Hélaine, Non mie plourant com Magdalaine, Non Argus mais du tout avugle, Et aussi pesant comme un bugle), attest. isolée; 1584 « surveillant, espion » (Benedicti, Somme des peschez, I, 9 ds Fr. mod., t. 5, p. 70 : Cent yeux d'un argus); d'où fig. 1936 « publication qui fournit des renseignements spécialisés » (M. Van der Meersch, Empreinte du Dieu, 3epart., p. 221 : Des coupures de l'argus, des comptes rendus de la pièce de Van Bergen); 2. hist. nat. a) 1752 coquillage de mer (Trév.); b) 1771 papillon (Trév.); c) 1815 « espèce de faisan des contrées méridionales de l'Inde » (Temminck, Pig. et gall. ds Agassiz, Nom. zool. s.v.). Par antonomase, du nom propre Argus, personnage mythologique qui avait cent yeux et que Junon avait chargé de surveiller la nymphe Io; au xiiies. Rich. de Fournival, p. 27 ds Gdf. Compl. : empr. au lat. Argus « id. », Plaute, Aul., 555 ds TLL s.v. Argos, 537, 48; cf. gr. Α ρ γ ο ς « id. », Eschyle, Prom. 568 ds Bailly.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 27.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bouillet 1859. − Brard 1838. − Gall. 1955, p. 181. − Gottsch. Redens. 1930, p. 452. − Goug. Mots t. 2 1966, p. 180. − Lavedan 1964. − Le Roux 1752. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Mots rares 1965. − Privat-Foc. 1870. − Tournemille (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1959, no83, pp. 64-65.