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ARCADIEN, IENNE, subst. et adj.
A.− Emploi subst. masc. ou fém.
1. Habitant de l'Arcadie, région du Péloponnèse connue pour ses sites pittoresques, ses mœurs antiques, son peuple de bergers adonné à la musique et à la poésie. Arcadien pauvre et vertueux (Chateaubriand, Les Martyrs,t. 2,1810, p. 154);ligue amphictyonique des Arcadiens (Condorcet, Esquisse d'un tableau hist. des progrès de l'esprit hum.,1794, p. 58).
2. Masc. sing. Dialecte grec de l'Arcadie (la branche achéenne) :
1. Les mieux conservés [des dialectes grecs] sont ceux qui demeuraient à l'écart des grands courants d'immigration : l'arcadien confiné au centre du Péloponnèse ou le lesbien de certaines îles. On peut répartir ces dialectes anciens en quelques groupes : a) Le groupe Achéen, vestige de la plus ancienne invasion hellénique, dont survivent à date historique trois tronçons, l'arcadien, le cypriote et le pamphylien, attestés par des inscriptions... M. Cohen, A. Meillet, Les Lang. du monde,dir. M. Cohen, A. Meillet, Paris, C.N.R.S., 1952, p. 40.
B.− Emploi adj.
1. Qui est d'Arcadie, propre à l'Arcadie. Berger arcadien (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 5,1814, p. 59);la simplicité des mœurs arcadiennes (Chateaubriand, Les Martyrs,t. 1,1810, p. 211);pasteur arcadien (Lamartine, Voyage en Orient,t. 2,1835, p. 8);la jeune fédération achéenne et arcadienne (Michelet, Hist. romaine,t. 2,1831, p. 53);les bergers arcadiens de Poussin (Hugo, Le Rhin,1842, p. 397).
2. P. ext.
a) [En parlant d'un paysage, d'un lieu] Qui évoque l'Arcadie mythique. Prairies arcadiennes (Lamartine, Voyage en Orient,t. 2,1835, p. 430);vallon arcadien (Lamartine, Voyage en Orient,t. 2,1835, p. 379);vallée vraiment arcadienne de Chambéry (Lamartine, Les Confidences,1849, p. 335):
2. « Le marbre de la dalle m'écorchant tant soit peu le cul, j'allais sur la pointe du pied chercher certain coussin de soie mauve; puis, me rasseyant béatement dans mon angle arcadien, j'étendais sans bruit les jambes... » Milosz, L'Amoureuse initiation,1910, p. 171.
b) Rare. [En parlant d'une pers.] Simple et frais comme un Arcadien :
3. Il apparaissait à Griffin que Régnier, en écrivant ce livre, faisait fausse route. Peu de temps auparavant, le trèfle blanc avait révélé tel autre côté de sa nature qui, plus frais, plus arcadien, s'apparentait à Griffin bien davantage. Griffin n'était rien moins que livresque, et ce qu'il apportait de meilleur c'était peut-être, avec la clef des champs, je ne sais quelle spontanéité encore gauche, quelle fraîcheur, dont notre littérature, il faut le reconnaître, avait en ce temps grand besoin. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 539.
PRONONC. − Seule transcription ds Land. 1834 : ar-ka-diein [in = ε ̃].
ÉTYMOL. ET HIST. A.− Subst. 1562 géogr. anc. « habitant de l'Arcadie » (Pline, trad. A. Du Pinet, I, 351 d'apr. Vaganay ds Revue du XVIes., t. 7, p. 156 : Les Arcadiens font grand cas de l'Exocet). B.− Adj. 1578 « qui est d'Arcadie, propre à l'Arcadie » (Guy Le Feure de La Boderie, Hymnes, 219aloc. cit. : Elle passe le Ciel de Phebe Cynthienne, Et le cercle où reluyst l'Estoille Arcadienne); 1835 p. ext. « qui évoque l'Arcadie », supra. Dér. de Arcadie (lat. Arcadia); suff. -ien*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 33.
BBG. − Dub. Pol. 1962, p. 35, 117, 131, 174. − Lavedan 1964.