| APOSTOLAT, subst. masc. A.− 1. Ministère des apôtres ou de leurs successeurs : 1. Du courant de tout ce qui précède, une autre conclusion n'est plus à tirer : quoiqu'il ait mené une vie de pratique, toute d'apostolat et d'épiscopat, saint François de Sales est un écrivain.
Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 246. − [Avec un compl. prép. de indiquant les pers. à qui s'adresse le ministère] Synon. de évangélisation : 2. C'est pourquoi, à la vue de cette auge de pierre, le saint homme Maël comprit que le Seigneur le destinait à l'apostolat des païens qui peuplaient encore le rivage et les îles des Bretons.
A. France, L'Île des pingouins,1908, p. 22. 2. En partic., vx. Ministère du pape; p. méton. ancien titre honorifique donné au pape quand on s'adressait à lui. Votre Apostolat (cf. Votre Sainteté). B.− Mission qui, comme celle d'un apôtre, demande beaucoup de zèle et d'abnégation : 3. Je vous remercie du fond du cœur. Continuez, Monsieur, votre double fonction, votre tâche comme ouvrier, votre apostolat comme penseur.
Hugo, Correspondance,1841, p. 583. 1. [Avec un compl. prép. de indiquant l'objet ou le but de la mission] :
4. Le devoir d'une philosophie généreuse est d'opposer l'apostolat du bon sens et de la vertu à celui du mensonge et du crime.
V. Cousin (Lar. 19e,1866). 2. [Avec un adj. déterminatif postposé, de même valeur] :
5. C'est un grand fait, mes chers amis ligueurs, que pour la glorification de Paul Déroulède nous soyons ainsi rassemblés dans Metz et autour du ministre de la Guerre. Aujourd'hui, l'œuvre de Déroulède et de sa Ligue, son apostolat patriotique, sa mission de sonneur de clairon, son incessant rappel de nos devoirs envers l'Alsace et la Lorraine sont définitivement jugés comme dans une sorte de cour de cassation par le gouvernement de la République; ...
Barrès, Mes cahiers,t. 13, 1921-22, p. 177. PRONONC. ET ORTH. : [apɔstɔla]. Lab. 1881, p. 67, fait la rem. suiv. : ,,L's a été supprimée dans épître et apôtre, mais elle a été conservée dans tous leurs dérivés : épistolaire, épistolier, épistolographe, apostolat, apostolique, apostoliquement. Dans tous ces mots, l's se prononce tout aussi distinctement qu'elle se prononce en grec, en latin et en vieux français.`` Fél. 1851 note [t] en cas de liaison; Littré corrige en disant que le t ne se lie pas (cf. aussi Guérin 1892). ÉTYMOL. ET HIST. − 1. xiiies. « ministère d'apôtre (désigne ici le pape) » (Marten. tom. 1 Anecd. col. 1013 ds Du Cange s.v. Apostolicus : Guillaume ... patriarche de Jerusalem et legat de l'Aposteilat); 1407 jour d'apostolat « jour de la fête d'un apôtre » (21 juin 1407, Reg. de la drapperie, 1343-1451, fo151 ro, A. Tournai ds Gdf. Compl. : Les dimenches, jours d'appostelaz, et autres jours de festes); 1541 « ministère d'apôtre » (Calvin, Inst., 848, ibid. : Saint Paul voulant approuver son apostolat ne dit point que ...); 2. p. ext. 1793-94 « action de propager des idées nouvelles, une doctrine » (C. Desmoulins, Le Vieux Cordelier, p. 219 : C'est Robespierre qui s'est tant moqué de Cloots voulant municipaliser l'Europe, qui se charge de son apostolat).
Empr. au lat. eccl. apostolatus au sens 1 dep. Tertullien, Adv. Marc. 1, 20 ds TLL s.v., 253, 48; [apostolat au sens 2 ne figure pas ds Fur. 1701 contrairement à l'indication de FEW t. 25, s.v. apostolatus]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 124. BBG. − Bible Suppl. t. 1 1928. − Foi t. 1 1968. − Gall. 1955, p. 24. − Marcel 1938. − Romeuf t. 1 1956. |