| APOSTILLE, subst. fém. Annotation ajoutée en bas ou en marge d'une lettre, d'un écrit : 1. J'insère ici la plupart de ces pièces, la lettre du comte Bertrand surtout, (...); et puis quelques-unes des pièces portent des apostilles de la main même de Napoléon, et sont trop remarquables pour être passées sous silence.
Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 2, 1823, p. 597. 2. J'ai sous les yeux les petites remarques ou apostilles manuscrites que M. Le Roi s'était permis d'opposer, pour toute réponse, à la Lettre de Rancé.
Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 573. 3. Je découpe quelques lignes où il est dit que la conspiration du silence n'existe plus pour personne; je colle ce précieux fragment sur une feuille de papier blanc et je l'envoie au dit Bergerat avec l'apostille : « Ah! elle est bien bonne! Léon Bloy. »
Bloy, Journal,1893, p. 90. − En partic. 1. Courte recommandation ajoutée à une requête : 4. En marge de cette pétition était une apostille signée De Moirod, et qui commençait par cette ligne : « J'ai eu l'honneur de parler yert du bon sujet qui fait cette demande », etc.
Stendhal, Le Rouge et le Noir,1830, p. 112. 5. L'Anglais trouva facilement le dossier relatif à l'abbé Faria; mais il paraît que l'histoire que lui avait racontée M. de Boville l'avait vivement intéressé, car après avoir pris connaissance de ces premières pièces il continua de feuilleter jusqu'à ce qu'il fût arrivé à la liasse d'Edmond Dantès. Là, il retrouva chaque chose à sa place, dénonciation, interrogatoire, pétition de Morrel, apostille de M. de Villefort.
A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 342. 2. Petite note marginale ajoutée à un écrit pour l'éclairer, le critiquer ou le rectifier. Synon. annotation. 3. DR. ,,I. Toute modification, addition, annotation, faite en marge d'un acte et faisant corps avec lui. Terme employé dans la pratique concurremment avec le mot renvoi (...). II. Se dit également du signe (le plus souvent une croix), qui est tracé dans le corps de l'acte, et qui, reproduit en marge, est suivi de la modification dont cet acte est l'objet.`` (Cap. 1936). PRONONC. − 1. Forme phon. : [apɔstij]. Passy 1914 note une durée mi-longue pour la dernière syllabe du mot, Harrap's 1963 une durée longue. 2. Hist. − Excepté Land. 1834 et DG qui transcrivent yod, tous les dict. de Fér. 1768 à Littré donnent [λ]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1506 masc. « écrit » (J. Marot, La vray disant advocate des dames ds Gdf. Compl. : Qui fera un tel apostille Comme fist Sapho la subtille Qui composa de si beaux vers), attest. isolée; 1566 « annotation portée en marge d'un écrit » (H. Estienne, Apol. pour Her., Ristelhuber, ch. 33, II, 189 ds Hug. : La première impression de ce livre qui est en petite forme, avec des apostilles, ha ce titre); qualifié de vieilli par DG; remplacé par post-scriptum; 2. 1802 « note ajoutée à une pétition pour la recommander » (Ac. revue par Laveaux : Apostille. Petite note que l'on fait sur quelque chose ou sur quelqu'ouvrage, soit pour le critiquer ou l'éclaircir, soit pour se rappeler plus aisément ce qu'on a voulu y observer. Il a fait des apostilles sur tel ouvrage).
Déverbal de apostiller* aux sens 1 et 2. STAT. − Fréq. abs. littér. : 23. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Blanche 1857. − Cap. 1936. − Comm. t. 1 1837. − Dupin-Lab. 1846. − Éd. 1913. − Lep. 1948. − Mots rares 1965. − Réau-Rond. 1951. − Spr. 1967. − Will. 1831. |