| APOPHONIE, subst. fém. GRAMM. (morphol.). Modification de timbre : Apophonie (...). Phénomène de phonétique, qui consiste en une modification de timbre et survenant dans le passage du masculin au féminin : tricheur (triʃ
œ:r) − tricheuse (triʃø:z[ə]); du singulier au pluriel : émail (emɑj) − émaux (emọ), je meurs (mœ:r) − nous mourons (mrõ); d'une personne à une autre : allons (alõ) − allez (alẹ); d'un temps à un autre : j'aimais (ʒ
εmε
̬) − j'aimai (ʒ
εmẹ ou ʒemẹ); d'un mode à un autre : je viens (vjε
̃) − que je vienne (vjεn[ə]).
Morier1961. PRONONC. : [apɔfɔni]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1842 (Bréal, trad. de la Grammaire comparée des Langues européennes de Fr. Bopp., d'apr. Morier, p. 36).
Calque de l'all. Ablaut (composé de la particule ab- exprimant la séparation et du subst. Laut « son ») employé une première fois en 1568 par J. P. Zweigel, Formularbuch, 3 b, et par Schottel en 1673 à propos de verbes irréguliers; appliqué en 1819 par Grimm, Deutsche Grammatik, 1, 10, à l'alternance régulière de la voyelle du rad. (Kluge20). Apophonie est composé du gr. α
̓
π
ο
́ indiquant l'éloignement d'un point nommé, et de φ
ω
ν
η « voix » (v. aussi élément suff. -phonie). BBG. − Mar. Lex. 1933. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Morier 1961. − Springh. 1962. |