| API1, subst. masc. HORTIC. Api ou, plus cour., pomme d'api. Petite pomme très croquante, ordinairement colorée sur un seul côté d'un rouge vif : 1. Quel bonheur (...)
De cueillir (...)
(...) les pommes d'api dont la vive couleur
Égaie et rit aux yeux comme une joue en fleur!
A. Pommier, Océanides et fantaisies,1839, p. 234. − P. compar. : 2. La religieuse qui relevait de temps en temps ces dames était la Mère Alippe : c'était une petite nonne ronde et rosée comme une pomme d'api trop mûre qui commence à se rider.
G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 95. 3. Elle fume avec un air puni qui lui va drôlement. Il a mis une main dans le corsage, et elle, se penchant, l'emplit de son petit sein, rond et froid comme une pomme d'api.
R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 49. PRONONC. − 1. Forme phon. : [api]. Barbeau-Rodhe 1930 donne également la possibilité d'une prononc. avec [ɑ
ˑ] post. mi-long. Fouché Prononc. 1959, pp. 85-86 signale que ,,l'[ɑ] a pour ainsi dire disparu dans (...) pomme d'api`` (cf. aussi Mart. Comment prononce 1913, p. 37). La 1resyllabe du mot est notée longue ds Gattel 1841 et Fél. 1851. Fér. 1768, au contraire, précise que cette syllabe est brève. 2. Homon. : api2, api (astron. : cf. Lar. 19e), Api (île; cf. Nouv. Lar. ill.). ÉTYMOL. ET HIST. − 1571 pomme apie ([François de] Belleforest, Secrets de la vraye apiculture, p. 113 ds Roll. Flore t. 5 p. 102); 1573 pomme apiane (J. Liebault, Quatre livres des secrets de médecine et de la philosophie chymique ds Fr. mod., t. 14, p. 282); 1600 pomme-appie (O. de Serres, Théâtre d'agriculture, VI, 26 ds Hug. : La Melle ou pomme-appie, ainsi ditte de Claudius Appius, qui du Peloponnese l'apporta à Rome); 1615 pomme d'apie (trad. de Dalechamps, Hist. générale des plantes [par Jean Des Moulins] d'apr. Rich. 1680, s.v. pomme); 1690 api (La Quintinye, Instruction pour les jardins fruitiers et potagers [3eéd. 1797], t. 1, p. 202 : L'api qui est véritablement une pomme de Demoiselle et de bonne compagnie, est connuë de tout le monde, par la couleur qu'elle a extraordinairement vive et perçante ... elle veut être mangée goulûment, c'est à dire sans façon avec sa peau tout entière).
Du nom de Appius, Romain de la gens Claudia (cf. lat. mala Appiana : Pline, Nat., 35, 48 ds TLL s.v., 291, 22 : quibus [malis Scandianis], cotoneo insito ab Appio e Claudia gente Appiana [mala] sunt cognominata) qui, d'apr. Olivier de Serres (supra), aurait importé ces pommes à Rome; voir aussi J. Brüch ds Z. rom. Philol., t. 55, p. 500-501. BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Bouillet 1859. − Dumas 1965 [1873]. − Fén. 1970. − Gaudin (M.). Parasitisme. Vie Lang. 1969, no213, p. 700. − Mont. 1967. − Privat-Foc. 1870. |