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AOÛT, subst. masc.
A.− Huitième mois de l'année dans le calendrier julien et grégorien :
1. Cela fit redoubler les hurlements et les bagarres de la foule, les nuages de poussière volant au soleil d'un août torride. Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 386.
En partic. Mois de la moisson :
2. Dites! L'ancien labeur pacifique, dans l'août Des seigles mûrs et des avoines rousses, Avec les bras au clair, le front debout Dans l'or des blés qui se retrousse Vers l'horizon torride où le silence bout. Verhaeren, Les Villes tentaculaires,1895, p. 107.
P. méton., vx. Récolte, moisson qui se fait en août.
Au fig. [P. compar. des périodes de la vie avec les mois des travaux agricoles] Âge de la pleine maturité :
3. D'ailleurs, elle touchait au mois d'août des femmes, époque tout à la fois de réflexion et de tendresse, où la maturité qui commence colore le regard d'une flamme plus profonde, quand la force du cœur se mêle à l'expérience de la vie, et que, sur la fin de ses épanouissements, l'être complet déborde de richesses dans l'harmonie de sa beauté. Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 2, 1869, p. 91.
B.− Locutions
1. La mi-août :
4. Aussi vers la mi-août, quand les trois frères et Thérèse annoncèrent leur arrivée, ce fut une satisfaction générale et l'on prépara une petite fête. Barrès, La Colline inspirée,1913, p. 135.
2. Le quinze août. Fête liturgique de l'Assomption de la Vierge.
3. Faire l'août. Faire la moisson :
5. ... il dit faire l'août, c'est-à-dire faire la moisson, qui est la grande affaire du mois d'août... A. France, Le Génie latin,1909, p. 86.
Rem. Ac. 1932 : ,,il a vieilli dans cette acception.`` DG enregistre encore, mais avec la mention ,,vieilli``, la loc. faire son août (dans une affaire) au sens de « y gagner beaucoup ».
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [u] ou [ut]. a) Synth. des prononc. : Grég. 1923, Pt Rob. et Pt Lar. 1968 donnent uniquement la prononc. [u] (cf. aussi Rob. et Ac. t. 1 1932) Dub. et Warn. 1968 notent les 2 possibilités de prononc. [u] ou [ut]; Passy 1914 transcrit : aut, au, ut, u; Goug. 1961 conseille ,,u mieux que au``; Harrap's 1963, tout en préconisant la prononc. [u] signale celle par [au] qu'il qualifie de fam. Pour Fouché Prononc., 1959, p. 9 la graph. aoû- a la valeur de [u] dans août : [u]. Il précise ,,La prononciation [au] est archaïque ou dialectale et il en est de même de [ut] et à plus forte raison de [aut].`` − Rem. En ce qui concerne les dér. du mot, Fouché Prononc., 1959, p. 9 signale que ,,l'a se prononce dans aoûtat, [que] pour aoûter, aoûté, aoûtage, aoûtement et aoûteront, l'usage est flottant``; il ajoute que ,,comme ce sont là des mots campagnards assez rares dans la langue commune, la prononciation avec [au] ne saurait être condamnée``. b) Liaison à l'initiale : Fouché Prononc., 1959, p. 471 signale que ,,devant les trois noms de mois : avril, août, octobre, les numéraux deux, trois, vingt et un, trente et un, qui ont ici une valeur d'ordinaux, ne se lient pas``; il ajoute à propos de cet usage que ,,il faut reconnaître qu'il est sérieusement menacé aujourd'hui et que la liaison devient de plus en plus fréquente``; il note (p. 478) que l'on peut ,,conserver encore la sourde finale (= [s]) devant les noms de mois avril, août, octobre, ainsi que dans le terme de musique six-huit. Mais [que] la prononciation avec [z] est beaucoup plus répandue``. 2. Hist. − a) Synth. des prononc. : prononc. [u] ds Fér. 1768 (,,Aou a le son d'ou, août, prononcez long. Cette durée s'explique par l'amuïssement de [s] dans la forme aoust``) ds Land. 1834, Nod. 1844, Besch. 1845 (,,Beaucoup de gens à Paris, et presque tous les provinciaux prononcent a-oût-``) ds Fél. 1851, Littré, DG et Lar. 19e; prononc. [ut] ds Fér. Crit. t. 1 1787, Ac. 1798, 1835, Gattel 1841 et Poit. 1860.; Ac. 1878 et Guérin 1892 qui préconisent la prononc. [u] signalent cependant ,,on prononce souvent oût``.; Lab. 1881, p. 65 en dehors de la liaison (infra b) trouve ,,dur et disgracieux. le son du t``. Mart. Comment prononce 1913, pp. 39-40 écrit au sujet de l'histoire du mot : ,,Dans août l'a a cessé de se prononcer depuis le xviesiècle à cause de la répugnance que le français a pour l'hiatus. [...] on a malheureusement continué d'écrire août avec un a [mais] la prononciation a-ou est [...] surannée. [...] La Fontaine écrivait même oût. [...] Août se prononce oût dit Voltaire dans l'avertissement de Zaïre``. Cf. aussi Clédat 1930, p. 60 qui rappelle que Madame de Sévigné écrivait le mois d'out et que Voltaire commence ainsi une lettre à la marquise du Deffand : A Ferney 19 Auguste, car il est trop barbare d'écrire août et de prononcer ou. Mart. Comment prononce 1913 signale que la prononc. a-ou reparaît à partir du xixes. chez les orateurs démocrates et chez les poètes comme Sainte-Beuve, V. Hugo et H. de Régnier mais pour Martinon : ,,on serait dans la vraie tradition française en prononçant toujours et uniquement ou``. − Rem. Quant aux dér. Mart. Comment prononce 1913 souligne que ,,L'Académie ne voit [...] rien de choquant à prononcer d'une part outeron et d'autre part a-outer. [que] L'abbé Rousselot et le Dictionnaire général sont d'accord pour ou et [que] il n'y a pas lieu de distinguer entre (a)oût, (a)oûter et (a)oûteron``. b) Liaison à la finale : pour Littré (t) final ne se lie pas. À comparer avec Fél. 1851 qui transcrit [t] final en cas de liaison et avec Lab. 1881 : ,,août et septembre : Dites oû-t-é séptanbr'.``
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1115-1130 aüst (Ph. de Thaon, Comput, éd. Mall, 1977 ds T.-L.); mil. xiies. mi-aoust « le quinze août, fête de l'Assomption de la Vierge » (Berte, 270 ds Gdf. Compl.); 2. ca 1170 « le temps de la moisson » (Rois, éd. Le Roux de Lincy, 40 ds T.-L. : äust est e requerrai deu qu'il face tuner [numquid non messis tritici est hodie?]). Du lat. augustus (mensis), d'où augustus subst., substitué en l'honneur de l'empereur Auguste à Sextilis (mensis) : Suétone, Aug., 31 ds TLL s.v., 1392, 69. Augustus devenu en b.-lat. agustus (ives., ibid., 1392, 56-57).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 5 693. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 872, b) 9 653; xxes. : a) 8 679, b) 7 955.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bouillet 1859. − Canada 1930. − Chass. 1970. − Fén. 1970. − Gottsch. Redens. 1930, p. 266. − Guyot 1953. − Lep. 1948. − Le Roux 1752. − Pope 1961 [1952], § 242, 341, 505, 537, 684. − Privat-Foc. 1870. − Vinc. 1910.