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ANTISÉMITE, adj. et subst.
A.− Emploi adj. [En parlant d'actions menées par des hommes, ou des hommes qui les mènent] Qui fait preuve d'antisémitisme, qui est hostile à la race juive :
1. Après la répétition générale d'un ange, avant la première, ajournée. − C'est ma meilleure pièce, dit Capus. Brasseur y a mis du sien. Il ne faut pas être antisémite, mais antijuif. Renard, Journal,1909, p. 1258.
2. Les monarchistes ne se soucièrent plus pendant l'affaire Dreyfus que quelqu'un eût été républicain, voire radical, voire anticlérical, s'il était antisémite et nationaliste. Si jamais il devait survenir une guerre, le patriotisme prendrait une autre forme, et d'un écrivain chauvin, on ne s'occuperait même pas s'il avait été ou non dreyfusard. Proust, La Prisonnière,1922, p. 236.
SYNT. Rédacteur antisémite (E. et J. de Goncourt, Journal, 1896, p. 975), société antisémite (A. France, L'Orme du mail, 1897, p. 721), campagne antisémite (Clemenceau, L'Iniquité, 1899, p. 267), parti antisémite (Clemenceau, L'Iniquité, 1899, p. 375), rage antisémite (Clemenceau, L'Iniquité, 1899, p. 391), juif antisémite (Clemenceau, Vers la réparation, 1899, p. 370), folie antisémite (O. Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 171), démagogie antisémite et nationaliste (J. Jaurès, Études socialistes, 1901, p. 259), journal antisémite (M. Barrès, Mes cahiers, t. 2, 1898-1902, p. 209), presse antisémite (R. Martin du Gard, Jean Barois, 1913, p. 356), libelles antisémites (J. de Lacretelle, Silbermann, 1922, p. 84), propagande antisémite (J. de Lacretelle, Silbermann, 1922, p. 87).
B.− Emploi subst. Personne faisant preuve d'antisémitisme :
3. Drumont vient aujourd'hui, amené par la gentille lettre de Léon, lui annonçant son mariage avec la fille Hugo, à la fois touché de la lettre, en même temps que très gêné par ses attaques contre les Lockroy. Il m'annonce qu'il travaille à un livre devant avoir pour titre Le Testament d'un antisémite et me conte d'une façon assez drolatique l'hospitalité donnée à l'Ermitage par Nadar à Félix Pyat, du temps qu'il se cachait. E. et J. de Goncourt, Journal,1890, p. 1208.
4. Il [Christophe] ne contentait personne, n'étant d'aucun parti, ou mieux, étant contre tous. Il n'aimait pas les Juifs; mais il aimait encore moins les antisémites. Cette lâcheté des masses soulevées contre une minorité puissante, non parce qu'elle est mauvaise, mais parce qu'elle est puissante, cet appel aux bas instincts de jalousie et de haine, lui répugnait. Les Juifs le regardaient comme un antisémite, les antisémites comme un Juif. R. Rolland, Jean-Christophe,La Foire sur la place, 1908, p. 773.
5. J'en reviens au livre de Sartre. Si justes que me paraissent certaines de ses plus importantes assertions (par exemple que « c'est l'antisémite qui crée le Juif ») paradoxales en apparence seulement. Il n'en reste pas moins que l'antisémitisme n'est pas (ou pas uniquement) une invention créée de toutes pièces par la haine et le besoin de motiver et d'alimenter celle-ci. Psychologiquement et historiquement, il a sa raison d'être, que Sartre, me semble-t-il, n'éclaire pas suffisamment. Gide, Journal,1948, p. 320.
SYNT. Ardent antisémite (J. Renard, Journal, 1908, p. 1203), antisémite de race (J. Renard, Journal, 1918, p. 1203), antisémite déclaré (A. Gide, Geneviève, 1936, p. 1362), antisémite opiniâtre (A. Béguin, L'Âme romantique et le rêve, 1939, p. 239).
Rem. 1reattest. 1890 (cf. ex. 3); dér. de sémite*, préf. anti-*.
PRONONC. : [ɑ ̃tisemit]. Enq. : /atisemit/.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 143.
BBG. − Rey-Cottez 1970, t. 38, p. 357.