| ANTIPAPISTE, adj. et subst. HIST. ECCL. A.− Emploi adj. Qui s'oppose à la suprématie du pape dans l'Église chrétienne; p. ext. opposé aux papistes : 1. Tout ne fut pas peut-être aussi laid à l'hospice des catéchumènes que, redevenu antipapiste, il le déclare dans ses récits des Confessions et de l'Émile.
Guéhenno, Jean-Jacques,En marge des « Confessions », 1948, p. 47. 2. Elle [Lady Mortley Montague] a l'occasion de s'entretenir avec une religieuse, superbe créature que l'étrangère regrette avec véhémence de voir s'ensevelir vivante dans un cloître ... Et l'Anglaise de nous dire que son « zèle antipapiste » en est furieusement augmenté.
Green, Journal,Le Bel aujourd'hui, 1955-58, p. 155. B.− Emploi subst. Adversaire de la suprématie du pape; adversaire des papistes : 3. Le pape apparaît dans son caractère de « père commun » au milieu de sa famille, et il n'est pas mauvais qu'à ce moment-là on songe que les troupes pourraient être plus nombreuses, avoir une allure et une tenue plus martiales, les costumes et les uniformes être plus frais et plus riches ... Il me semble que pas mal de protestants, et surtout des Anglais et des Américains « moyens », antipapistes farouches, ont insisté sur la « splendeur » de la cérémonie, le déploiement de luxe, la servilité, l'idolâtrie qu'ils croyaient y voir, comme si c'étaient des arguments en leur faveur.
Larbaud, Journal,1932, p. 262. Rem. 1. Le mot est souvent un synon. plus pittoresque de (protestant) réformé. 2. On rencontre parfois avec un sens voisin, antipapal, adj. formé sur pape, préf. anti-*, suff. -al*, et signifiant « adversaire du pape » (p. ex. de son pouvoir temporel, mais non nécessairement de sa suprématie religieuse) : ,,Il faut d'abord se rappeler que, après la destruction de l'hérésie albigeoise, ses cendres, dispersées par toute la chrétienté, y firent germer les sectes nombreuses qui, sous le nom de Pastoureaux, de Flagellans, de Fratricelles, préparèrent les voies des Wicleffistes et des Hussites, précurseurs eux-mêmes de Luther, de Henri VIII, et de Calvin. Plus prudente que ces sectes diverses, mais dominée par le même esprit antipapal, une association mystérieuse se serait formée, à laquelle Dante, Pétrarque, et Boccace auraient prêté leurs sermens et leur génie.`` (F. Ozanam, Essai sur la philos. de Dante, 1838, p. 274). PRONONC. : [ɑ
̃tipapist]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1777-1783 antipapiste (Linguet, Annales politiques, civiles et littéraires, Londres, t. 9, 89 d'apr. Gohin, p. 287); 1838 (Ac. Compl. 1842 : Antipapiste. Qui est opposé aux papistes).
Dér. de papiste*; préf. anti-*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 4. BBG. − Lep. 1948. |